Le chef du Hezbollah libanais se dit prêt à poursuivre la guerre contre Israël
Le nouveau chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a affirmé mercredi 30 octobre que le mouvement islamiste libanais pouvait continuer à combattre Israël malgré les coups qu'il a reçus, tout en se disant prêt à un cessez-le-feu "sous conditions".
Israël, en guerre depuis septembre contre le Hezbollah, a multiplié mercredi les bombardements sur les fiefs du mouvement chiite au Liban, qui ont visé la ville de Baalbeck, dans l'est, et le sud du pays.
À Sohmor, onze personnes ont péri dans des "raids successifs de l'ennemi israélien", a affirmé le ministère libanais de la Santé.
Une frappe près de Nabatiyeh a tué, selon l'armée israélienne, le numéro deux de l'unité al-Radwan, la force d'élite du Hezbollah, Moustafa Ahmad Chehadé, après la mort de plusieurs autres responsables, dont le chef du mouvement, Hassan Nasrallah, tué par Israël le 27 septembre.
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Dans son premier discours depuis sa nomination mardi, Naïm Qassem s'est engagé à poursuivre "le plan de guerre" préparé par son prédécesseur Hassan Nasrallah et a affirmé que le Hezbollah avait "commencé à récupérer" après les "coups douloureux" portés par Israël.
Il a ajouté que son groupe, soutenu par l'Iran, ne combattait "pour le compte de personne" et qu'il pouvait continuer la guerre "pendant des mois".
Des discussions étaient en cours pendant ce temps au sein du cabinet de sécurité israélien sur les termes d'une trêve.
Drones et roquettes
Israël exige notamment le retrait du Hezbollah du sud du Liban, le déploiement de l'armée libanaise le long de la frontière israélienne et un mécanisme international d'application de la trêve, selon la chaîne de télévision 12.
Le Hezbollah a promis de combattre jusqu'à la fin de l'offensive menée par Israël dans la bande de Gaza contre le Hamas, son allié.
Israël multiplie depuis le 23 septembre les frappes aériennes contre le Hezbollah, parallèlement à une offensive terrestre lancée le 30 septembre dans le sud du pays. Il affirme vouloir neutraliser le mouvement libanais dans cette région frontalière pour permettre le retour dans le nord du pays de 60 000 habitants déplacés par les tirs de roquettes depuis plus d'un an.
Dans l'est du Liban, les habitants de la ville millénaire de Baalbeck ont fui en masse mercredi après un appel de l'armée israélienne à évacuer. "La ville est presque vide", selon un correspondant de l'AFP.
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D'après l'agence nationale d'information libanaise, une dizaine de localités ont été bombardées dans le sud, tandis que des combats faisaient rage dans le secteur de Khiam, près de la frontière.
De son côté, le Hezbollah a dit avoir lancé plusieurs attaques dans le nord d'Israël : "une escadrille de drones" sur une base militaire proche de Haïfa, des drones et des roquettes sur trois autres positions israéliennes qui ont contourné selon lui le système de défense antiaérien israélien.
Au Liban, plus de 1 780 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre, selon un décompte de l'AFP établi à partir des données officielles.
Avec AFP