Coupe du monde de rugby : "C’est mieux de régler des détails que d’avoir tout à reprendre"... Pour les Bleues, une première satisfaisante et des pistes d'amélioration

Trois essais, une défense de fer, une belle célébration avec le public tricolore et une entame sur les chapeaux de roue de l'aventure. Le XV de France a lancé sa Coupe du monde par une victoire convaincante face à l'Italie (24-0), au Sandy Park d'Exeter, samedi 23 août. Un premier résultat positif, après un long été de travail et un unique match de préparation qui n'avait pas tourné comme elles l'avaient espéré face à l'Angleterre.

Dans le contenu, les Bleues ont proposé de meilleures choses par rapport à leur dernière sortie, dans la sécheresse de Mont-de-Marsan il y a deux semaines. Samedi soir, à mille kilomètres au nord des Landes, elles ont réussi à valider la mission fixée en avant-match : montrer un autre visage. "Je pense que par rapport à l'état d'esprit, la solidarité et le cœur qu'elles veulent montrer en défense, aujourd'hui, elles ont montré un autre visage", a affirmé le co-sélectionneur David Ortiz en zone mixte.

"Devant, on est plutôt contentes du score"

A l’image de la mêlée conquérante (100% de réussite), née d’une volonté d’être "une des meilleures mêlées du tournoi" selon les mots d'Yllana Brosseau, les avants ont livré un combat solide, et longtemps maintenu le groupe dans le match et dans l’avancée. "C'était important pour nous de faire une grosse entame devant car ça a été difficile face aux Anglaises dans ce secteur-là [...] Devant, on est plutôt contentes du score", a assuré Charlotte Escudero, au coeur du pack.

De l’autre côté du terrain, la défense a apporté beaucoup de satisfactions. Bien en place, les Bleues n’ont pas concédé le moindre point, une première cette année. "On a toujours dit que c'était notre ADN et qu’on se basait beaucoup sur notre défense. Je pense qu'aujourd'hui, on a montré justement qu’on était fortes dans ce domaine, et qu'on arrive à être en confiance là-dessus", a assuré la co-capitaine Marine Ménager dans les travées de Sandy Park. 

"Notre volonté a été d'avoir une grosse défense pour récuper des ballons, ça on a réussi à le faire. Maintenant il faut qu'on arrive à mieux les exploiter."

Gaëlle Mignot, co-sélectionneure du XV de France

en zone mixte

Mais dans les sourires et la satisfaction de la victoire, les Bleues et leurs sélectionneurs ont déjà identifié les points à améliorer. À commencer par l'efficacité, qui leur a fait défaut pendant presque une demi-heure face aux Italiennes. "Clairement il y a aussi de la frustration, parce qu'on a un manque de réalisme terrible, il faut se le dire", a reconnu Joanna Grisez, auteure du premier essai du soir, parlant de "demi-teinte", avant de déjà se projeter : "Après, quelque part, c'est bon de se dire que si on arrive à garder les ballons, à mieux les jouer, les trier, on peut marquer 30 points de plus."

Le regret "de ne pas avoir su finir certaines actions"

En marge de ces occasions non transformées, le XV de France a aussi manqué le quatrième essai synonyme de bonus offensif. Pas de "regret comptable", pour David Ortiz, mais celui de "ne pas avoir su finir certaines actions", son de cloche répété chez toutes dans les travées du Sandy Park. 

Elles s’inquiéteront aussi pour Teani Feleu, aperçue boitant bas puis en béquilles dans les célébrations post-match. "On n'a pas plus d'infos, on va attendre qu'elle passe les examens nécessaires", a indiqué David Ortiz, expliquant qu'elle était touchée "au niveau du pied". Peut-être le plus gros point noir d'une soirée globalement satisfaisante, comme l'a confié Yllana Brosseau : "C’est mieux de régler des détails que d’avoir tout à reprendre en début de Coupe du monde."