Effort de 40 milliards d'euros sur le budget 2026 : "Ça n'est pas l'austérité, ni la purge, ni la Grèce", réagit l'ancien président du Medef pour qui "il n'y a pas 36 solutions"

"40 à 50 milliards d'euros de moindre croissance des dépenses, ça n'est pas l'austérité, ni la purge, ni la Grèce comme le dit Jean-Luc Mélenchon", réagit, lundi 14 avril, sur franceinfo Geoffroy Roux de Bézieux, entrepreneur, président d'honneur du Medef qu'il a dirigé. Une déclaration qui répond en partie aux propos tenus par Jean-Luc Mélenchon (LFI) qui s'était indigné plus tôt que "le peuple de France soit traité comme la Grèce en 2010", contrainte à une sévère cure d'austérité.

Dimanche, le ministre de l'Economie Eric Lombard a annoncé que la France allait devoir réaliser "un effort supplémentaire de 40 milliards d'euros" l'an prochain, un engagement "très considérable", sous forme "essentiellement" d'économies, nécessaire pour atteindre son objectif de déficit public de 4,6% du PIB en 2026.

"Un correctif raisonnable absolument indispensable"

Questionné sur cet effort économique demandé aux Français, Geoffroy Roux de Bézieux tient à préciser qu'il s'agit de "40 ou 50 milliards par rapport à la trajectoire de croissance". Et l'ancien dirigeant du Medef d'ajouter : "C'est-à-dire que la masse des dépenses de l'Etat, collectivités locales, Sécurité sociale, retraites etc. ont une tendance de croissance entre 2 et 3%. Ce qu'annonce le gouvernement, c'est d'augmenter moins vite". Selon lui, on peut donc parler "d'effort", "à peu près du même ordre de grandeur que ce qu'on a fait sur l'année 2024" mais "on ne peut pas parler d'une purge".

"L'austérité ce sont les Grecs qui l'ont connue au moment de la crise de l'euro", rappelle-t-il avant de répéter qu'"on n'est pas dans une austérité" mais plutôt "dans un correctif raisonnable qui me semble absolument indispensable". Pour l'ancien président du Medef, "on dépense trop en France, plus que les recettes", alors "il n'y a pas 36 solutions". "Je rappelle que tout ça c'est pour un objectif de 4,6% de déficit. C'est pas comme si on était en excédent".

"Tout le monde doit faire un effort"

Geoffroy Roux de Bézieux s'attarde ensuite sur les dépenses en particulier "de la Sécurité sociale" qui "croissent plus vite que la richesse nationale et l'inflation". Parmi les pistes d'économies, il estime qu'augmenter les impôts "n'est pas une bonne idée" car "ça va freiner la consommation". Selon lui, "c'est sur les économies qu'il faut faire porter l'effort", avec "deux grandes masses" dedans : "Les dépenses de la Sécurité sociale et les dépenses des collectivités locales". Et Geoffroy Roux de Bézieux de conclure : "On dépense trop collectivement et donc tout le monde doit faire un effort".

Questionné enfin sur le boycott par l'Association des maires de France (AMF) de la conférence de François Bayrou sur les finances publiques prévue mardi, Geoffroy Roux de Bézieux ne "trouve pas ça responsable" et estime que "ça ne paraît pas être la bonne méthode".