«Si je passais demain sous un camion...» : Marine Le Pen tempère les ardeurs de Jordan Bardella quant à son éventuelle candidature en 2027

Jordan Bardella a-t-il parlé trop vite ou cherché à avancer ses pions ? Deux jours après que le patron du Rassemblement national (RN) a, pour la première fois, ouvert la porte à être le «plan B» du parti nationaliste à la présidentielle de 2027 en cas d’obstacle judiciaire de Marine Le Pen, cette dernière a tenu ce mardi à tempérer les ambitions de son dauphin. Alors que l’eurodéputé déclarait dimanche dans Le Parisien  «qu’il serait» le candidat de la chef de file des députés nationalistes si sa condamnation - cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat en première instance - était confirmée l’an prochain lors du procès en appel de l’affaire des assistants d’eurodéputés FN, l’intéressée a rappelé «rester la candidate à la présidentielle».

«Nous avons la faiblesse de penser que je serai élue et que Jordan Bardella sera donc mon premier ministre», a lancé Marine Le Pen, salle des Quatre colonnes à l’Assemblée nationale, en dépit du verdict du tribunal correctionnel de Paris qui assombrit sérieusement ses ambitions élyséennes. Une mise au point adressée à l’autre figure emblématique du RN. Jordan Bardella a eu beau affirmer qu’«il n’y a pas d’ambiguïté sur le fait que Marine Le Pen est (sa) candidate», la double finaliste de la présidentielle semble n’avoir guère apprécié cette tentative d’échappée en solitaire. Visiblement piquée au vif, elle réplique de manière ironique : «Il est évident que si passais demain sous un camion que Jordan Bardella serait la personne qui aurait vocation à me remplacer, ce n’est une nouvelle pour personne

«Je n’ai pas renoncé»

Doit-on tout de même interpréter les propos de Jordan Bardella comme une façon de préparer les électeurs RN à l’éventualité d’un scénario catastrophe ? «S’il y avait une nouvelle étape, ça voudrait dire que j’aurais renoncé à faire valoir mon innocence, assure Marine Le Pen. Non seulement, je n’ai pas renoncé, mais je vais redoubler d’énergie pour faire valoir mon innocence compte tenu de l’injustice dont j’ai été victime en première instance.» Le message, ferme et ponctué de sous-entendus, est probablement arrivé jusqu’aux oreilles du président du RN.