Tennis : l'ex-numéro 2 de la Fédération française condamné à 10 ans de réclusion pour viols

L'ex-vice-président de la Fédération française de tennis (FFT) Jean-Pierre Dartevelle a été condamné jeudi à 10 ans de réclusion par la cour criminelle du Doubs, reconnu coupable de viols sur une ancienne joueuse de près de 50 ans sa cadette.

La peine prononcée est conforme aux réquisitions de l'avocat général François Prélot qui avait déclaré, plus tôt dans la soirée, qu'au long de ce procès l'accusé «n'a pas bougé d'un iota dans ses déclarations», alors que les parents de la victime, âgée de 25 ans désormais mais qui avait entre 17 et 19 ans au moment des faits, «attendaient des aveux, des regrets, des excuses».

Les faits se sont déroulés entre septembre 2016 et mars 2018. «Elle ment, elle ment, elle ment» avait lancé l’accusé, désignant l’ancienne joueuse de tennis. «Depuis trois jours d’audience, je ne sais plus qui je suis. Un manipulateur ? Un monstre ?», avait-il ajouté, disant s’insurger «contre la réécriture de notre histoire» par la jeune femme. «J’ai vécu une histoire d’amour magnifique, c’était resplendissant», avait assuré cet homme de petite taille, tout de noir vêtu, disant s’être «laissé emporter par l’amour».

Son accusatrice, une frêle jeune femme, a décrit mercredi un premier viol subi au cabinet de l’accusé, alors chirurgien-dentiste à Montbéliard (Doubs). Elle a aussi dit avoir «essayé de trouver des solutions pour (se) sortir de cette emprise qu’il avait sur» elle. «J’ai développé une peur énorme à (son) égard (...). Je n’arrivais pas à trouver une porte de sortie ou je n’ai pas eu le courage de le faire, j’avais trop honte».

Elle avait dénoncé des viols en 2018, décrivant une relation «contrainte» et expliquant être victime de «l’emprise» de cet homme très lié à ses parents dans le milieu du tennis. «Jamais je n’ai vu un regard de crainte chez elle. Je n’ai vu que de la tendresse. Et si seulement elle avait montré une réticence, j’aurais mis fin à cette relation», a assuré quant à lui l’accusé. Les 18 mois de la relation correspondent à une période où la joueuse de tennis faisait face à de multiples blessures.