PSG : La Ligue 1 l’a snobé, l’idole Ronaldo, la comparaison Ribéry… Qui est Kvaratskhelia ?
Reculer pour mieux sauter. Après avoir fait chou blanc l’été dernier, le PSG est revenu à la charge pour arracher Khvicha Kvaratskhelia au Napoli cet hiver. Et tout porte à croire que, cette fois, c’est la bonne. L’ailier international géorgien (40 sél., 17 buts) de 23 ans a demandé à quitter le stade Diego Armando Maradona, comme l’a confirmé Antonio Conte, et tous les feux sont au vert. Il ne faut jamais dire jamais en matière de transferts, mais ce n’est plus qu’une question de temps avant de voir le PSG officialiser sa venue. Un gros coup, assurément, même si le protégé de Willy Sagnol ne pourra pas jouer face à City et Stuttgart en Ligue des champions. Découverte.
Jeune mais déjà grand voyageur
Sorti de la formation du Dinamo Tbilisi, «Kvara» a connu cinq autres clubs jusqu’ici, deux en Géorgie (Rustavi, Dinamo Batumi) et deux en Russie (Lokomotiv Moscou, Rubin Kazan) et Naples, qui l’a attiré en 2022 pour un peu plus de 13 M€. Il a disputé 107 matchs et inscrit 30 buts avec le Napoli, 29 passes décisives en prime. Deux titres à son palmarès, le championnat d’Italie en 2022-23 et la Coupe de Russie, en 2019. À noter que s’il a quitté Kazan, où il s’est révélé, en mars 2022 en raison de la guerre en Ukraine.
La Ligue 1 est passée à côté
Grand voyageur, mais jamais passé par la Ligue 1 jusqu’ici. Les occasions n’ont pourtant pas manqué. Sélectionneur de la Géorgie, Willy Sagnol a en effet soufflé son nom à différents clubs français il y a quelques années. La suite, c’est l’ancien Munichois qui la raconte, pour L’Équipe : «J’en avais parlé à des clubs français. Il n’y en a qu’un qui s’est vraiment intéressé à lui mais son directeur sportif est parti en plein mercato. D’autres dirigeants m’ont dit qu’ils ne pouvaient pas prendre le risque de recruter un Géorgien ou que ce n’était pas assez ambitieux pour leurs supporters. Un club m’a même suggéré qu’il faudrait peut-être essayer de le "sud-américaniser" ! Financièrement, "Kvara" était abordable pour tous les clubs de L1. Là, il n’y a plus que le PSG qui peut se le payer». Depuis, plusieurs internationaux géorgiens évoluent en France, le Stéphanois Zuriko Davitashvili et le Lyonnais Georges Mikautadze.
Ronaldo comme idole
«J’ai toujours rêvé de devenir footballeur professionnel, mais au début ça ne me paraissait pas réaliste». Et pourtant… En grandissant, «Kvara» avait une idole, Cristiano Ronaldo. S’il portait le numéro 77 à Naples, c’est parce que le 7 n’était pas disponible. 7, comme Ronaldo. En 2013, il approchait la star portugaise lors de l’ouverture de son académie en Géorgie. 11 ans plus tard, il marquait lors de la victoire géorgienne sur le Portugal de CR7 à l’Euro 2024. Avec le maillot de l’ex-Madrilène en prime. «Ce match contre le Portugal reste pour moi le plus important. J’ai joué contre un footballeur que j’ai suivi et idolâtré depuis tout petit. Avant le match, je me suis dit "le moment est venu pour moi", mais je devais le montrer sur le terrain», a-t-il juré au site de la Fifa.
Et d’ajouter, au sujet de Cristiano Ronaldo : «Ça été incroyable. Il est venu vers moi et m’a souhaité bonne chance. J’étais vraiment en extase, et plus que jamais convaincu que la Géorgie allait gagner. Ce soir-là, j’ai tout donné et j’ai aidé mon équipe à obtenir un résultat historique». Pour rappel, la Géorgie avait atteint les 8es de finale en Allemagne. Une première et un vrai exploit.
Entre «Zizi» et «Kvaradona»
Mot contre triple. Au vu de la difficulté à prononcer son nom, le président de Naples, Aurélio De Laurentiis a rapidement affublé Khvicha Kvaratskhelia d’un surnom bien plus simple : «Zizi». Il y a fort à parier que Nasser Al-Khelaïfi ne suivra pas les traces de son homologue napolitain dans ce domaine… En France, cela ferait désordre. Couramment appelé «Kvara», le Géorgien a rapidement été connu sous le sobriquet de «Kvaradona» à Naples, où le souvenir de la star argentine est encore vivace. Ses envies d’ailleurs vont sans doute faire vite baisser sa cote là-bas…
Sur les traces de Ribéry ?
S’il admire Ronaldo, Kvaraskhelia se rapproche davantage de Franck Ribéry si vous posez la question à Willy Sagnol. Il s’en confiait il y a deux ans sur RMC. «Des qualités d’explosivité, il est très vertical avec le ballon, il essaie toujours de créer quelque chose vers l’avant», disait-il. Et d’ajouter : «Il y a quelques différences (avec Ribéry). Mais souvenez-vous de Franck, à 21 ans, il allait vers l’avant à chaque fois qu’il avait le ballon, il accélérait, il provoquait, il centrait, il tirait. C’est un peu la même chose. Il a cette envie. Après trois ou quatre mois en Italie, on a vu qu’il a fait évoluer son jeu. Il est capable de s’adapter, d’évoluer, d’être plus efficace». À l’Euro, après deux matchs relativement moyens, Sagnol lui avait demandé «de défendre comme un homme mais d’attaquer comme un enfant» face au Portugal. «C’est un joueur qui a beaucoup de déchet parce qu’il crée énormément de situations», a encore dit Sagnol, ajoutant qu’il «aimerait avoir 26 mecs comme ça dans un effectif» à la question de savoir si sa star offensive est dure à gérer.
Son ancien coach à Naples, Rudi Garcia, décrit quant à lui, dans une interview accordée au média Carré , un «jeune joueur plein de talent. Il a eu un peu de mal à confirmer (après le titre avec Naples), mais ça reste un joueur avec d’énormes qualités, comme je les aime, capable de dribbler en un contre un. Après, il faut peut-être qu’il trouve le juste équilibre entre être collectif et individualiste». Ce sera désormais à Luis Enrique de continuer à polir ce diamant brut sur les bords de la Seine. Sauf retournement de situation…