Les ventes de boucherie, poissonnerie, fruits et légumes reposent pour moitié sur les consommateurs de plus de 60 ans
La moitié des dépenses totales pour des produits frais traditionnels (poissonnerie, boucherie, fromages à la coupe et fruits et légumes) sont réalisées par des consommateurs âgés de plus de 60 ans, a indiqué Kantar mardi, en marge du Salon de l'agriculture. Il existe donc un important contraste générationnel sur les produits issus de la production agricole, observe la société d'études de marché dans son enquête publiée mardi 25 février.
D'un côté, les seniors sont d'importants consommateurs de ces aliments "qu'ils connaissent depuis l'enfance", explique Kantar. Ils savent préparer et cuisiner les carottes, viandes ou fromage et ont aussi "plus de temps et un pouvoir d'achat plus élevé" pour les acheter. A contrario, "les plus jeunes n'ont pas les codes, pas le savoir-faire culinaire, pas le temps, ni l'argent" pour préparer et donc consommer ces produits, explique Kantar.
Une variable d'ajustement dans le budget des ménages
La société spécialiste des tendances de consommation s'appuie sur le nombre de transactions dans les grandes surfaces, les commerces traditionnels spécialisés comme les grandes surfaces de frais (Grand Frais par exemple), les marchés, les foires, ou encore les magasins spécialisés, par exemple en bio. Au total, les ventes de ce type de produits ont baissé de 1,5% en 2024 et ont été frappées de plein fouet par l'inflation depuis 2022. "C'est une variable d'ajustement pour le portefeuille des ménages en raison de leur prix", commente Kantar. La tendance est à une baisse "depuis au moins 5 ans" en volume.
Pendant la pandémie de Covid-19 et les confinements décidés pour l'endiguer, les ventes de ces produits avaient fortement progressé puisque les Français étaient davantage chez eux à cuisiner et qu'ils disposaient d'un "budget plus conséquent car majoritairement consacré à l'alimentation", explique Kantar. "Mais post-Covid, les ménages les plus aisés ont renoué avec les restaurants dont ils avaient été privés pendant de nombreux mois, expliquant aussi la baisse de leurs achats de produits frais pour les repas à la maison."