Appel entre Trump et Poutine sur l'Ukraine : "Ce n'est que du théâtre", selon Dominique de Villepin

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin juge l'échange téléphonique entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine comme "une mascarade". "Ce n'est que du théâtre", a-t-il ajouté mardi 20 mai sur franceinfo. Après cet appel, Donald Trump a affirmé que la Russie et l'Ukraine allaient "démarrer immédiatement des négociations en vue d'un cessez-le-feu", tandis que le président russe a évoqué le fait que Moscou était prêt à travailler avec Kiev sur un "mémorandum" concernant un possible traité de paix.

Selon Dominique de Villepin, "Donald Trump et Vladimir Poutine ne sont pas décidés à véritablement avancer". "Ce qui est important pour Donald Trump, c'est non pas l'Ukraine, c'est la relation bilatérale avec la Russie et les perspectives immenses de développement économique qu'offre le territoire russe." Côté russe, "Vladimir Poutine n'a pas bougé d'un iota sa position", sans rien céder de ses demandes à l'origine du conflit. Il a martelé vouloir "éliminer les causes" du conflit et "garantir la sécurité de l'Etat russe". Le président russe considère comme une menace existentielle pour son pays, le fait que l'Ukraine rejoigne l'Otan. Pour leur part, les Européens ont décidé d'accentuer la pression sur Moscou avec des sanctions supplémentaires si le Kremlin ne finissait pas par accepter une trêve.

Pour l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac (2005-2007), la "situation est bloquée". "L'Ukraine et la Russie ne veulent rien céder sur le terrain", selon lui. Afin de "débloquer le jeu", "l'Ukraine pourrait considérer que pendant une période de deux ans, trois ans, voire plus, elle respectera un statut de neutralité (…), par ailleurs, l'Ukraine pourrait accepter le gel des positions sur le terrain et une tutelle des Nations unies sur les territoires qui sont actuellement occupés", a expliqué l'ex-ministre des Affaires étrangères. "S'il s'agit de montrer de la bonne volonté de la part des Ukrainiens, ils pourraient pousser plus loin la proposition d'ouverture de négociations et à partir de là, ils deviendraient évidents pour le monde entier que ceux qui bloquent, ce sont les Russes", a-t-il ajouté.