Le rêve d’une revanche et d’un beau parcours dans la plus prestigieuse des compétitions a lentement tourné au cauchemar, les étoiles s’éteignant une à une dans le ciel de la Principauté. Au stade Louis-II la semaine dernière, l’AS Monaco a revu le film de sa première défaite contre Benfica, en phase de ligue de la Ligue des champions le 27 novembre (2-3). C’est cette fois en barrage aller qu’elle s’est inclinée (0-1), et elle y a surtout laissé des plumes. Quatre des onze titulaires à l’aller seront absents pour le retour à Lisbonne ce mardi (21h).
Le milieu Moatasem Al-Musrati, renfort hivernal, a été exclu à Louis-II et sera donc suspendu. Le latéral droit Vanderson et le capitaine Denis Zakaria, avertis, purgeront aussi un match de suspension, et Aleksandr Golovin, la caution expérience d’une jeune équipe monégasque, s’est blessé à l’adducteur. Pour ne rien arranger, le défenseur Soungoutou Magassa, entré en jeu il y a une semaine, a souffert «d’une fracture au niveau de la pommette» après un choc, a détaillé l’entraîneur Adi Hütter.
Une absence qui s’ajoute à celles de longue date de l’attaquant Folarin Balogun et du latéral gauche Jordan Teze. Enfin, le défenseur Wilfried Singo est incertain. De quoi réduire la marge de manœuvre d’Hütter, prolongé en janvier dernier de deux ans, soit jusqu’en 2027. Un choix de la direction du club semblait justifié à l’automne, lorsque Monaco comptait trois victoires et un nul après quatre matches de Ligue des champions. Nous voilà au printemps et le crédit d’Hütter a nettement faibli.
Une pluie de buts contre Nantes pour se rassurer
«Adi a une vision très claire, conforme à la nôtre : développer de jeunes joueurs, pratiquer un football d’attaque, agressif», a défendu le directeur général de l’ASM Thiago Scuro dans les colonnes de L’Équipe . Cette approche s’est vue contre Nantes samedi dernier. Menés 1-0 jusqu’à la 43e minute, les Monégasques se sont déchaînés tel un ouragan sur les Canaris (victoire 7-1).
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L’attaquant danois Mika Biereth, auteur de son second triplé en 5 matches de Ligue 1, est très attendu à Lisbonne. Il avait été inoffensif à l’aller contre Benfica, comme Maghnes Akliouche et Eliesse Ben Seghir, censés faire la différence par une inspiration, un dribble ou une passe. Sur leurs épaules repose en partie l’avenir à court terme de l’ASM.
Pour mener à bien son projet, elle a besoin de la manne financière de la Ligue des champions. 4e de L1 à égalité de points avec Nice, 3e, elle n’est, pour l’heure, pas sur le podium, et donc pas qualifiée pour la prochaine C1. «La pression, elle est pour moi», a clamé Thiago Scuro, prompt à protéger l’équipe du président et propriétaire russe Dimitri Rybolovlev. Renverser Benfica et accéder aux huitièmes de finale, au-delà du frisson sportif, serait un petit soulagement économique de l’ordre de 11 M€. Sans compter les revenus marketing et droits TV qui continueraient de grimper.
Des absents aussi à Benfica
Le club du Rocher pourrait s’inspirer de l’Olympique de Marseille, tombeur de Benfica l’an dernier en quarts de Ligue Europa, après avoir perdu à l’aller à Lisbonne (2-1) et arraché la qualification au Vélodrome aux tirs au but (1-0, 5-2 aux t.a.b.). Or, cette fois, l’équipe dos au mur devra renverser la vapeur dans l’étouffante atmosphère de l’Estadio da Luz (64.000 places). Benfica part clairement favori mais, à l’instar de Monaco, devra faire sans plusieurs cadres.
Les précieux milieux Florentino Luis et Fredrik Aursnes sont forfaits, tout comme le magicien argentin Angel Di Maria, qui avait fait si mal à l’ASM lors de leur premier affrontement cette saison, et qui s’est blessé 20 minutes après son entrée en jeu la semaine dernière. Un symbole de la fragilité du club portugais, peu convaincant dans son championnat, et qui n’est pas une montagne infranchissable pour Monaco. Plutôt un très gros rocher.