Léon Marchand est venu à l’OCBC Arena de Singapour, il a pris ses repères et il a vaincu ses adversaires sans dépenser d’énergie superflue en séries du 200m 4 nages. «J’étais un peu impatient quand même», a-t-il confié sitôt sorti de l’eau. «C’est la première fois que je commence une compétition le quatrième jour, donc de voir Maxime (Grousset) gagner une médaille d’or (sur le 50m papillon) , de voir Yohann (Ndoye-Brouard) prendre du bronze (sur le 100m dos) , c’était excellent et cela m’a donné faim du coup. Ce qui explique que j’étais si impatient de plonger dans ce bassin.»
Très attendu pour sa première sortie lors de ces Championnats du monde, qui se trouve être également sa première grande compétition internationale depuis son triomphe parisien de l’été dernier, le quadruple champion olympique n’a pas cherché à assommer la concurrence, comme l’ont démontré ses 50 derniers mètres en crawl parcourus sur un tempo très tranquille pour lui. Mais le Français avait déjà fait le plus dur sur le premier 100 mètres et le tandem papillon-dos qu’il a parfaitement négocié. Même si, lui, perfectionniste, y trouvait à redire. «C’était bien, d’autant plus que je n’avais pas trop de repères. J’ai bien nagé, je pense que j’ai plutôt respecté ce que je voulais faire. Après il y a quelques détails techniques que je verrai avec mon coach, mais que je peux améliorer pour ce soir (en demi-finales). Je suis passé assez vite en papillon, c’est bien. En dos, pareil, c’était pas mal, même si je bouge un peu trop ma tête. Je dois donc être plus stable et finir plus vite.»
En 1’57’’63, le Toulousain termine en tête de la feuille des temps devant le Japonais Kosuke Makino (1’57’’74) et l’Américain Shane Casas (1’57’’76). Un chrono que Léon Marchand entend bien faire descendre dès les demi-finales (14h40 heure française ce mercredi), comme il l’affirmait lui-même en évoquant la suite. «Je vais essayer de m’approcher de mon meilleur temps. J’ai envie de partir plus vite que d’habitude, et de voir ce que ça peut donner. Après, la finale est demain (jeudi), donc il ne faut pas non plus que je donne tout ce soir.» S’approcher de son meilleur chrono, cela signifie donc s’approcher de son temps en finale des derniers Jeux, quand il s’était imposé en 1’54’’06. À six petits centièmes seulement du record du monde de Ryan Lochte, que le Français dit ouvertement vouloir battre à Singapour. Comme il l’avait fait cet hiver, mais en petit bassin seulement à l’occasion d’une étape de Coupe du monde. «J’ai hâte d’être à ce soir», concluait-il, dans un sourire malicieux. Et avec sans doute une idée derrière la tête.