Envoyé spécial à Tainan et Kaohsiung
Un vrombissement déchire le ciel azur au-dessus de la plage de Sishu, léchée par les vaguelettes du détroit de Taïwan. «Il a des missiles accrochés sous les ailes: ce chasseur va mener une interception d’avion chinois», observe Robin Hsu avec l’œil du connaisseur, en désignant l’Indigenous Defence Figther (IDF) à la robe gris clair qui vient de décoller de la base de Tainan, dans le sud-ouest de l’île. Parka verte, casquette griffée du drapeau bleu et rouge de la République de Chine (ROC), l’homme se met en chasse sur la plage, armé d’un radio émetteur grésillant surmonté d’une antenne souple pointée vers le ciel. «Je traque l’activité des avions de l’Armée populaire de libération (APL) dans notre zone aérienne de défense (ADIZ)», explique ce retraité de 61 ans, planté sur cette vaste plage classifiée «rouge», car vulnérable à une invasion amphibie de l’île revendiquée par la Chine communiste.
Début janvier, le radio amateur a surpris les appels du contrôle…