Plan France 2030 : le gouvernement débloque les 15 milliards d’euros restants
Lancé en 2021, le plan de financement de l’innovation France 2030 fête ses quatre ans. Ce plan d’investissement de 54 milliards d’euros est censé permettre à la France de rattraper son retard industriel, investir massivement dans les nouvelles technologies et financer la transition écologique. Tel qu’il a été conçu, ce Plan France 2030 bénéficie pour moitié aux "jeunes pousses", c’est-à-dire des entreprises naissantes et innovantes qui ont besoin d’un soutien financier d’amorçage.
Sur les 54 milliards prévus à l’origine, 15 milliards n’ont toujours pas été utilisés. C’est cette somme que le gouvernement veut déployer au cours des trois prochaines années, comme l’a expliqué jeudi 10 avril le Premier ministre, François Bayrou, lors d’un comité interministériel de l’innovation qui réunissait une petite quinzaine de ministres au Centre Georges Pompidou, à Paris. Hors de question de se laisser submerger par la politique américaine des droits de douanes qui distille le doute sur l’entreprise et le commerce, les droits et les libertés. Un acte de résistance, en quelque sorte.
L'accent mis sur l'intelligence artificielle, le spatial, le nucléaire et les technologies "duales"
François Bayrou met l’accent sur l’intelligence artificielle, le spatial, le nucléaire et les technologies dites "duales", c’est-à-dire l’industrie civile et militaire. Dans le domaine de l’IA, la cybercriminalité ou l’ordinateur quantique, l’objectif du gouvernement est de doubler d’ici cinq ans la production de semi-conducteurs en France, sans oublier le développement des technologies liées à l’hydrogène. À ce sujet, la stratégie de l’État doit être détaillée la semaine prochaine par le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci.
Selon Matignon, les 39 milliards d’euros dépensés depuis le lancement de France 2030 en 2021 ont permis de créer 150 000 emplois. 7 500 projets ont été soutenus et financés, ayant abouti au dépôt de 6 000 brevets industriels. Les aides sont allées pour plus de la moitié aux TPE, PME et ETI. 30% des fonds ont profité aux entreprises publiques, organismes de recherches et universités.