«Frais de représentation» d’Hidalgo : l’association Transparence citoyenne écope de 210.000 euros d’amende pour avoir placardé des affiches à Paris
Mi-septembre, l’association a réussi à récupérer, par le biais de la justice, un total de 118 tickets de caisse, correspondant aux vêtements achetés par l’édile entre le 25 juin 2020 et le 15 avril 2024 pour un montant global de 75.050,65 euros.
Passer la publicité Passer la publicitéLe bras de fer entre Anne Hidalgo et l’association Transparence citoyenne prend une nouvelle tournure. Après avoir placardé dans les rues de Paris, en début de semaine, des affiches dénonçant les montants et la nature des «frais de représentation» de la maire socialiste, l’organisation se retrouve sous le coup d’une amende record de 210.000 euros pour «affichage sauvage». Mi-septembre, l’association avait réussi à récupérer, par le biais de la justice, un total de 118 tickets de caisse correspondant aux vêtements achetés par l’édile entre le 25 juin 2020 et le 15 avril 2024 pour un montant global de 75.050,65 euros.
Le 24 septembre, Guillaume Leroy, fondateur de l’association, découvre un courriel de la Direction de la police municipale et de la prévention. Le mail annonce l’engagement d’une procédure administrative pour 140 affiches collées sans autorisation, relevées les 22 et 23 septembre sur des artères comme le boulevard Saint-Michel, la rue de Turenne ou la rue des Francs-Bourgeois. «Quand j’ai découvert un nombre à six chiffres, ça a été un choc», confie-t-il au Figaro. L’amende encourue est de 1500 euros par affiche, soit un total particulièrement élevé de 210.000 euros.
Ces placards, au slogan sans détour — «Parisiens : voici comment Hidalgo dépense votre argent !» —, reprenaient notamment les révélations de Mediapart sur les frais de garde-robe et de voyage à l’étranger de la maire entre 2020 et 2024, et dont le montant s’élevait également, assez ironiquement, à près de 210.000 euros. «Cette opération d’affichage était un risque, nous le savions, mais jamais de telles amendes n’avaient encore été infligées pour de tels faits, insiste encore Guillaume Leroy. Il y a une intension très claire soit de faire taire Transparence citoyenne, soit de se venger».
Appel aux dons
De son côté, l’Hôtel de Ville dénonce une manœuvre orchestrée pour nuire la réputation de l’édile. «Depuis quelques jours, la communication autour de ces frais fait l’objet d’une propagation organisée de fausses informations. La Ville de Paris condamne fermement ces manipulations qui déforment les faits, nuisent au débat démocratique et cherchent à porter atteinte à l’image et à l’honneur de la Maire de Paris», écrivait samedi dernier la mairie dans un communiqué. «Le principe des frais de représentation est consacré par la loi. Ces frais concernent les dépenses engagées uniquement et personnellement par le maire au titre de ses fonctions et dans l’intérêt de la commune», faisait encore valoir le communiqué. Anne Hidalgo a par ailleurs annoncé avoir porté plainte contre X pour «dénonciation calomnieuse».
Sur les réseaux sociaux, Transparence citoyenne, qui revendique le droit d’alerter sur l’usage des fonds publics, a lancé un appel aux dons pour faire face à ce qu’elle considère comme une offensive politique. «Si l’amende n’est pas revue à la baisse, on la contestera devant le tribunal administratif. Il n’y a pas de raison qu’on ne soit pas traité comme les autres. Sans ça, c’est tout simplement la mort de l’association», insiste son fondateur. À l’approche des élections municipales, le bras de fer entre l’association anticorruption et l’Hôtel de Ville s’annonce comme un nouvel épisode du feuilleton Hidalgo.