Ligue Europa : malgré ses difficultés financières, Lyon trace sa route
Un début de saison paradoxal. Après deux défaites pour commencer et trois revers pendant les cinq premiers matchs, les Gones ont trouvé un bon rythme de croisière. Ils sont invaincus depuis sept matchs en Ligue 1 et pointent à une honorable sixième place à seulement trois points du tour préliminaire de la Ligue des champions et à quatre points du podium.
Du côté européen, les Lyonnais se déplacent ce soir en Azerbaïdjan, à Bakou, sur le terrain du Karabagh FC (18h45), 29e au classement de la Ligue Europa. Pour le moment, les hommes de Pierre Sage, qui devront faire sans deux joueurs ce soir, sont 9es du classement dans un parcours assez proche en termes de résultats de celui qu’ils connaissent en championnat. Après avoir battu sans grande difficulté l’Olympiakos (2-0) et les Glasgow Rangers (1-4), les coéquipiers d’Alexandre Lacazette se sont bêtement inclinés contre Besiktas à domicile (0-1) avant de concéder un nul évitable en Allemagne sur le terrain d’Hoffenheim (2-2) il y a trois semaines.
Avec 7 points, la qualification directe pour les 8es de finale est encore jouable sachant que Lyon reçoit Francfort (4e au classement) dans deux semaines avant d’aller jouer les Turcs de Fenerbahce (21e) puis de recevoir les Bulgares du Ludogorets Razgrad (34e) pour finir. Un calendrier abordable. Mais les doutes des supporters lyonnais ne situent pas vraiment sur le plan sportif cette saison.
Une épée de Damoclès au-dessus de la tête
L’Olympique Lyonnais a en effet été rétrogradé en Ligue 2 à titre conservatoire par la DNCG le 15 novembre dernier. Le Eagle Football Group, qui détient l’Olympique Lyonnais, affiche un déficit de 463,8 millions d’euros. De plus, le gendarme financier du football français a prononcé un encadrement de la masse salariale et une interdiction de recrutement pour le club rhodanien. Comme l’annonçait L’Équipe il y a près de deux semaines, la DNCG souhaiterait obtenir des garanties financières entre 100 et 200 millions d’euros. De plus, la personnalité atypique de l’Américain John Textor, président de l’OL et de Eagle Football Group, semble alimenter les doutes autour d’une possible amélioration de la situation financière et donc sportive de Lyon.
Parmi les solutions pour éviter à l’OL une rétrogradation inédite depuis près de quarante ans, John Textor mise sur des rentrées d’argent venant des clubs de Botafogo et de Molenbeek, qui font partie du même groupe que l’Olympique Lyonnais. Des joueurs cadres, comme Rayan Cherki, Ernest Nuamah, Wilfried Zaha, Malick Fofana mais aussi Maxence Caqueret, pourraient quitter le club dès cet hiver pour faire rentrer de l’argent et compenser ainsi les importants achats de l’été dernier (Niakhaté, Mangala, Benrahma...).
Le départ prématuré de certains joueurs à gros salaires comme Matic, Tolisso ou Anthony Lopes serait aussi une manière de renflouer les caisses. Enfin, une qualification en Ligue des champions à la fin de la saison, que ce soit via le championnat ou de manière plus improbable via la Ligue Europa, rapporterait 18 millions d’euros, ce qui pourrait également faire du bien aux comptes du club. Le club va donc devoir remplir plusieurs de ces objectifs s’il ne veut pas commencer la saison prochaine en Ligue 2 ou dans une autre division.