Bac de maths, «portable en pause», prévention des violences à l’école... Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse d’Élisabeth Borne
À quelques jours du retour en classe de près de 12 millions d’élèves, la ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, Élisabeth Borne, en poste depuis décembre 2024, a tenu ce mercredi sa première conférence de presse de rentrée.
Une conférence de presse qui s’est tenue dans un contexte politique rendu très incertain par le vote de confiance réclamé par le premier ministre, François Bayrou. Interrogée à ce sujet lors des questions suivant son discours, Élisabeth Borne a répondu que «ce n’était peut-être pas le lieu d’évoquer l’enjeu du vote du 8 septembre» mais qu’elle pensait que «de façon générale, notre pays [avait] besoin de stabilité».
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Passer la publicitéCe traditionnel exercice de la fin du mois d’août a en outre permis de passer en revue les sujets de la rentrée et les nouveautés à venir. Le Figaro fait le point sur ce qui attend les élèves, les parents, les professeurs et les personnels pour cette année 2025-2026.
Le dispositif «portable en pause» généralisé au collège
Rappelons-le : le téléphone est déjà - depuis 2018 - interdit au collège. Avec la généralisation du dispositif «portable en pause», Élisabeth Borne souhaite toutefois renforcer l’effectivité de cette interdiction. «Dès cette rentrée, le dispositif ’portable en pause’ au collège entre pleinement en vigueur. Il s’agit de garantir qu’aucun collégien n’utilise son téléphone portable au sein de l’établissement. Cette mesure s’accompagne de la suspension de la mise à jour des outils numériques comme Pronote les soirs et week-ends», a déclaré la ministre d’État. L’année dernière, plus de 32.000 collégiens ont expérimenté cette «pause numérique», à travers des «dispositifs variés, choisis localement» (boîtes collectives, pochettes individuelles, casiers...).
Une nouvelle épreuve de maths au bac
En novembre 2024, l’éphémère ministre Anne Genetet (21 septembre - 23 décembre 2024) avait fait une série d’annonces regroupées sous la bannière de «l’acte 2 du choc des savoirs», un an après «l’acte 1» de Gabriel Attal. Parmi elles, la création d’une épreuve anticipée de mathématiques pour tous les élèves de première générale et technologique.
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Cette épreuve aura bien lieu dès la session 2026 du bac. Elle portera soit sur le programme d’enseignement scientifique de première, soit sur le programme de la spécialité maths pour les élèves l’ayant choisie. Elle sera séparée en deux parties : des calculs et QCM (6 points) et deux à trois exercices indépendants les uns des autres (14 points). Elle durera deux heures et sera dotée d’un coefficient 2. La calculatrice ne sera pas autorisée.
L’évaluation du brevet et du bac modifiée
Lors de son passage Rue de Grenelle, Gabriel Attal avait fait part de son souhait de rendre obligatoire l’obtention du brevet pour entrer en seconde. Ce projet a finalement été abandonné. En revanche, les modalités d’évaluation ont évolué. L’examen final comptera désormais pour 60 % du résultat, au lieu de 50 % jusqu’ici. Le contrôle continu, qui ne pèsera donc plus que 40 %, prendra désormais en compte les notes de troisième au lieu d’un «socle commun» réparti sur les classes de cinquième, quatrième et troisième.
Au niveau du bac aussi, les modalités d’évaluation évoluent. «Aujourd’hui, des élèves ayant obtenu moins de 8 sur 20 peuvent encore être rattrapés pour accéder à l’oral. Dès la session 2026, cela ne sera plus possible. Les points de jury qui permettaient aux élèves d’accéder aux rattrapages ne seront plus autorisés», a assuré Élisabeth Borne, avant d’ajouter qu’«aucun élève ne pourra être dispensé d’épreuve de rattrapage ou obtenir le bac sans avoir atteint au moins 9,5 de moyenne». En outre, l’ancienne chef du gouvernement «souhaite» que le contrôle continu soit «repensé pour diminuer la pression sur les élèves et l’anxiété, tout en reflétant plus fidèlement leur niveau».
De nouveaux programmes (français, maths, Evars...)
En septembre rentreront en vigueur de nouveaux programmes en français et en mathématiques de la petite section de maternelle à la sixième, de langues vivantes étrangères en sixième et en seconde, et d’enseignement moral et civique (EMC) en CE1, CM2, quatrième, première et deuxième année de CAP.
Les programmes d’Éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité (Evars) ont aussi été profondément modifiés. Depuis 2001, la loi prévoit que les élèves doivent bénéficier d’au moins trois séances d’Evars par an mais, dans les faits, cette obligation est très inégalement respectée. Le sujet, sensible, a provoqué de vifs débats l’an dernier.
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La ministre a aussi eu un mot sur l’intelligence artificielle, «véritable révolution qui transforme notre société». Des formations seront proposées à tous les collégiens et lycéens, et rendues obligatoires pour les élèves de quatrième, de seconde et de première année de CAP. Les enseignants seront eux aussi «massivement» formés, a-t-elle affirmé.
Le début de la réforme de la formation des enseignants
Le recrutement et la formation initiale des professeurs ont été «repensés en profondeur». Les concours de l’enseignement, en premier comme en second degré, seront dorénavant accessibles à partir de la troisième année de licence. Le premier concours en fin de L3 sera organisé au printemps 2026, en cohabitation avec l’ancien concours de fin de M2. Les deux concours coexisteront encore en 2027 avant la disparition du concours de fin de M2 en 2028.
Passer la publicitéLa prévention des violences à l’école
«Comment espérer élever le niveau scolaire si on n’est pas capable d’apaiser le climat scolaire ?», a fait valoir Élisabeth Borne, évoquant les «drames» qui ont frappé l’Éducation nationale ces derniers mois, notamment à Nantes ou à Nogent. Deux attaques «révélatrices de mutations profondes dans notre société, auxquelles il nous faut répondre avec force», a insisté l’ancienne première ministre.
Depuis mars dernier, près de 400 armes ont été saisies lors de plus de 6.200 opérations de fouilles menées partout en France, a précisé la ministre alors qu’elle se rendra ce jeudi à Angers dans le cadre d’un déplacement en grande partie consacré à la sécurité dans les établissements scolaires. Un protocole dédié à la santé mentale - grande cause nationale 2025 - devra par ailleurs être mis en place dans chaque école, collège et lycée dès la rentrée.