Conflit Israël-Hamas : plusieurs morts à Jénine après une frappe israélienne
Un raid israélien a fait six morts ce dimanche 7 janvier à Jénine, bastion des factions palestiniennes en Cisjordanie occupée, selon le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne. Un officier israélien a été tué au cours du raid, annonce la police. Des témoins ont également fait état de frappes aériennes israéliennes à Khan Younès, principale ville du sud de la bande de Gaza et nouvel épicentre des affrontements entre l'armée israélienne et le Hamas. L'agence palestinienne Wafa dénombre de nombreux morts et blessés.
Israël soutient avoir «démantelé» la «structure militaire» du Hamas dans le nord de Gaza à l'heure où sa guerre contre le mouvement islamiste palestinien entre dimanche dans son quatrième mois sur fond de crainte d'embrasement régional.
Israël a juré de détruire le groupe islamiste palestinien après son attaque inédite sur le sol israélien le 7 octobre, fatale à environ 1140 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien. Environ 250 personnes ont été prises en otage, et plus d’une centaine a été libérée lors d'une trêve fin novembre.
Samedi soir, l'armée israélienne a affirmé se concentrer désormais davantage sur le centre et le sud de Gaza après quelque trois mois de guerre qui lui ont permis selon elle de défaire le Hamas dans le nord de ce microterritoire palestinien d'environ 2,4 millions d'habitants. «Nous avons achevé le démantèlement de la structure militaire Hamas dans le nord de la bande de Gaza (...) Nous nous focalisons désormais sur le démantèlement du Hamas dans le centre et le sud de Gaza», a déclaré le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari, précisant toutefois que des éléments du Hamas opéraient toujours dans le nord de Gaza «sans structure et sans commandants».
Médecins sans frontières évacue son personnel d’un hôpital du centre de Gaza
L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a annoncé dans la nuit avoir évacué son personnel d'un hôpital du centre de Gaza. «La situation est devenue si dangereuse que certains membres de notre équipe vivant dans le quartier n'étaient même pas en mesure de quitter leurs maisons en raison des menaces constantes des drones et des tireurs d'élite», a déclaré sur X Carolina Lopez, coordinatrice des services d'urgence de MSF à Gaza.
«La guerre ne doit pas s'arrêter tant que nous n'aurons pas atteint (nos objectifs, NDLR)» qui sont «d'éliminer le Hamas, récupérer les otages et faire en sorte que Gaza ne soit plus une menace pour Israël», a déclaré samedi soir le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou pour souligner trois mois de guerre.
22.722 morts dans la bande de Gaza, selon le Hamas
Les opérations israéliennes dans la bande de Gaza ont fait 22.722 morts, majoritairement des femmes, enfants et adolescents, et plus de 58.000 blessés, selon un dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas. Ces chiffres n’ont pas pu être vérifiés de manière indépendante.
L'offensive israélienne a rasé des quartiers entiers de Gaza et déplacé 1,9 million de personnes - 85% de la population d'après l'ONU - qui manquent d'eau, de nourriture, de médicaments et de soins, avec des hôpitaux pour la plupart hors service.
Au point que Gaza est «tout simplement devenue inhabitable», «un lieu de mort et de désespoir», a déploré ce week-end le coordinateur des affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths.
Manifestations anti-gouvernementales à Tel Aviv
Des manifestants anti-gouvernementaux israéliens se sont rassemblés samedi soir à Tel Aviv, appelant à des élections anticipées et à la démission du gouvernement. «Nous en avons assez ! Nous en avons assez ! Le gouvernement est une bande d'idiots. Ils nous mènent vers un endroit horrible. Ils nous mènent vers un avenir innommable. Bibi Nétanyahou et tous ses autres idiots sont en train de ruiner Israël et de détruire tout ce que nous espérions et rêvions», a déclaré sur place à l'AFP Shachaf Netzer, 54 ans.
«Nous avons besoin de nouvelles élections. Nous avons besoin d'un nouveau gouvernement. Nous avons besoin d'un nouveau dirigeant», a-t-il ajouté alors que l'opposition israélienne avait appelé au départ de Benyamin Nétanyahou, affirmant que celui-ci n'avait pas la «confiance» de la population pour mener une campagne militaire à Gaza.
Échanges de tirs avec le Hezbollah
Depuis le 8 octobre, soit au lendemain de l'attaque sanglante du Hamas en sol israélien, les échanges de tirs quasi-quotidiens entre le Hezbollah libanais et les forces israéliennes ont fait 181 morts au Liban, dont 135 combattants du mouvement chiite, selon un décompte de l'AFP.
Ces tensions vont crescendo depuis l'élimination près de Beyrouth du numéro 2 du Hamas, Saleh al-Arouri, dans une frappe aérienne attribuée à Israël et qui a entraîné samedi la «riposte initiale» du Hezbollah avec un barrage de roquettes tirées vers une base militaire israélienne.
Blinken en Jordanie
Pendant ce temps, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se trouve dimanche en Jordanie dans le cadre d'une tournée au Moyen-Orient visant à juguler cette escalade.