Leurs têtes rousses sont devenues le symbole du calvaire des otages israéliens, retenus à Gaza depuis l’attaque sans précédent du 7-Octobre. Ce mardi, l’État hébreu et le Hamas ont annoncé la libération de six d’entre eux samedi prochain après la restitution, trois jours plus tôt, des corps de quatre captifs. Parmi ceux-là, figureraient, selon l’organisation terroriste, trois membres de la famille Bibas : deux enfants, Ariel et Kfir, âgés de 4 ans et 9 mois au moment de leur enlèvement, et leur mère, Shiri. Son époux, Yarden, lui aussi capturé il y a 500 jours au kibboutz Nir Oz par le mouvement islamiste, a été libéré le 1er février. Si Tel-Aviv n’a pas encore confirmé l’information, elles anticipent l’onde de choc à venir dans la population israélienne, qui s’inquiète depuis des mois du sort de cette famille.
Sans attendre que l’État hébreu atteste les dires du Hamas, plusieurs responsables politiques français ont réagi. À commencer par Emmanuel Macron. Sur le réseau social X, le président de la République a pleuré, photo de la famille à l’appui, la disparition des trois membres de la famille Bibas, «visages de l’innocence et de l’amour», «visages d’une humanité éternelle que la barbarie du Hamas, jamais, n’abolira.» Alors que le Franco-Israélien Ohad Yahalomi ne figure pas parmi les derniers captifs vivants que l’organisation terroriste doit libérer samedi, le chef de l’État promet que «la France, mobilisée pour la libération de tous les otages, se tient aux côtés de Yarden et de la famille Bibas.» «En fraternité universelle.»
Dans son camp, la présidente de l’Assemblée nationale a également commenté cette triste nouvelle : «Kfir avait la vie devant lui. Son frère Ariel et sa mère Shiri aussi», a-t-elle réagi, partageant une photo en noir en blanc de la famille Bibas. «Mon cœur se serre en apprenant le retour annoncé de leurs corps. Je n’ai plus de mots, que des larmes», écrit Yaël Braun-Pivet. Quant à Caroline Yadan, la députée Renaissance du pourtour méditerranéen, dont fait partie Israël, elle adresse ses «pensées» au père, Yarden Bibas, «arraché aux siens, qui s’accrochait tant à l’espoir de les retrouver». «Il ne reste que l’abîme laissé par des vies brisées et le silence insoutenable de leur absence», se lamente-t-elle.
«Les ordures du Hamas»
À droite, le chef de file des députés LR Laurent Wauquiez ne mâche pas ses mots, ciblant directement les ambiguïtés des Insoumis à l’égard du Hamas : «Ni oubli ni pardon pour les ordures du Hamas. Ni pour leurs complices islamo-gauchistes.» Son ancien camarade des Républicains Éric Ciotti a partagé «(sa) colère et (sa) tristesse pour cette famille» qui «ne verra pas la paix revenir en Israël». Publiant la célèbre photo de Kfir Bibas, sourire aux lèvres et jouet rose entre les mains, le député UDR des Alpes-Maritimes n’a ÉMIS qu’une volonté : «Gardons en mémoire ce sourire. Notre civilisation est et restera un rempart face à la barbarie islamiste terroriste du Hamas.»
La discrétion est de mise du côté de la gauche. Seule réaction remarquée, celle de l’Insoumise Ersilia Soudais : que la famille Bibas «repose en paix, loin de la haine et des récupérations politiques.» Un commentaire critiqué de toute part compte tenu de l’indignation de la députée, quelques jours après le 7-octobre, lorsque la photo de Kfir, plus jeune otage au monde, avait été placardée sur la porte de son bureau à l’Assemblée nationale. À l’époque, l’élue de Seine-et-Marne avait cru bon de dénoncer le «harcèlement» d’un «cinglé». «Je resterai dans le camp de la paix, n’en déplaise aux va-t-en-guerre qui jouent sur le registre du chantage émotionnel», avait-elle fustigé. Sans que la direction de La France Insoumise ne la contredise ou rappelle à l’ordre.