Donald Trump peut-il vraiment expulser le prince Harry des États-Unis ?

Depuis le début de la campagne présidentielle américaine, Meghan Markle et le prince Harry courbent l’échine. Il faut dire que le couple royal, résidant à Montecito en Californie, a appris de ses erreurs. Lors de l’élection de 2020, qui opposait Donald Trump à Joe Biden, le duc et la duchesse de Sussex avaient en effet provoqué la fureur des Windsor en rompant leur accord de confidentialité, un contrat propre à la Couronne britannique interdisant à ses membres de prendre publiquement parti pour un camp politique. S’ils n’avaient jamais explicitement cité le nom du candidat républicain, tous deux avaient tout de même, lors d’une interview accordée au Time 100 , exhorté les Américains à «voter contre les discours de haine et la désinformation». Comprendre : contre Donald Trump. 

Quatre ans plus tard, et tandis qu’ils auraient certainement préféré voir la démocrate et vice-présidente de Joe Biden, Kamala Harris, triompher en ces nouvelles élections américaines, l’histoire leur a fait un pied de nez. Le 6 novembre, l’ancien magnat de l’immobilier, par ailleurs légèrement rancunier, a ainsi été réélu président. Et celui-ci pourrait bien leur faire payer leurs anciennes déclarations. D’autant qu’il sait sur quoi appuyer.

Harry, fumeur de cannabis

Bien que marié à une Américaine, Meghan Markle, Harry n’a pas la nationalité américaine et réside aux États-Unis grâce à un visa. Or, depuis deux ans, son sésame pour continuer à vivre auprès de sa femme et ses enfants - Lilibet et Archie - serait menacé par certains éléments de son passé, avoués dans son autobiographie Le Suppléant (2023). Au fil des pages, le fils cadet de Lady Di révèle en effet avoir consommé du cannabis dans sa jeunesse et sniffé sa première ligne de cocaïne à 17 ans. Une erreur lorsque l’on sait que l’Oncle Sam se veut intransigeant sur sa politique d’immigration, faisant de la consommation de drogues un motif de refus d’entrée ou de renouvellement de visa.

En 2023, le groupe conservateur The Heritage Foundation aurait ainsi demandé une première fois au Department of Homeland Security (DHS), le ministère américain de la Sécurité intérieure, de rendre publics les documents migratoires du prince Harry de sorte à potentiellement invalider son statut dans le pays, rapporte Point de Vue . Une requête jusqu’alors rejetée, qui pourrait bien être réétudiée avec le retour au pouvoir de Donald Trump. D’abord, celui-ci n’a jamais caché son désamour pour le couple d’exilés, bien qu’il ait toujours eu beaucoup de considération pour la reine Elizabeth II. Ensuite, il l’a dit clairement en février 2024, dans les colonnes du Daily Express : sa réélection pourra entraîner une vérification minutieuse du dossier migratoire du prince Harry et de sa légitimité sur le territoire. 

L’heure de la trêve ?

Un scénario catastrophe pour la famille Sussex si elle s'avérait être expulsée du sol américain. Surtout qu’indésiré aux États-Unis, Harry n'aurait pas meilleure réputation au Royaume-Uni. Et Meghan Markle non plus. Les sympathisants de la Couronne ont en effet gardé en tête leur retournement de veste contre la monarchie, ni leur interview explosive au micro d’Oprah Winfrey début 2020, dénonçant des actes de racisme sous les ors du palais de Buckingham. Un début de guerre froide confirmé par les mémoires du prince, baptisées Le Suppléant trois années plus tard. Tapant sur chaque membre de sa famille, il dénonçait notamment, entre autres, les agissements de son frère aîné, le prince William - héritier du trône -, dressant le portait d’un homme vicieux et colérique. 

Bien que certains signes laissent espérer une réconciliation, notamment après l’annonce des cancers du roi Charles III et de Kate Middleton, les Sussex continuent d’entretenir des liens distants avec la monarchie. Cette année, le prince Harry a bien rendu quelques visites sporadiques à sa famille. Si cela reste improbable, peut-être reviendra-t-il, mais à reculons. Ou bien choisira-t-il de s’établir ailleurs, sous le soleil d’un autre pays comme le Portugal, où ils ont récemment acquis une nouvelle maison