Roland-Garros : «C’était peut-être mon dernier match ici», annonce Novak Djokovic

En quittant le court Philippe Chatrier, Novak Djokovic a posé ses sacs, longuement salué le public et posé de la main, un baiser sur une terre battue sur laquelle il a décroché 3 (2016, 2021, 2023) de ses 24 titres en Grand Chelem. Un geste symbolique. Un moment émouvant. Le Serbe venait, après une magnifique résistance, d’encaisser une 4e défaite consécutive (6-4, 7-5, 7-6) contre Jannik Sinner. «C’est le meilleur joueur de l’histoire de notre sport. C’était un moment très spécial de jouer contre Novak en demi-finales d’un Grand Chelem. J’ai dû élever mon niveau et jouer le meilleur tennis que je pouvais», a résumé Jannik Sinner en raccompagnant Novak Djokovic.

En conférence de presse, Novak Djokovic a vite indiqué : «C’était peut-être mon dernier match ici, je ne sais pas. Mais si c’était le match d’adieu à Roland Garros, il était un merveilleux en termes d’ambiance et de ce que j’ai reçu de la foule.» Avant de confirmer : «J’ai dit que c’était peut-être mon dernier match ici. Je n’ai pas dit que c’était le cas. Je ne sais pas à quoi vont ressembler les prochains mois. 12 mois, c’est long à ce stade de ma carrière... Ai-je envie de jouer davantage ? Oui, mais est-ce que j’en serai capable dans 12 mois ici ? Je ne sais pas. Donc, c’est tout ce que je peux dire pour le moment. Je ne sais pas ce que le futur va donner à ce stade de ma carrière. Donc, je vais continuer... à continuer, en quelque sorte. Wimbledon arrive, c’est mon tournoi préféré depuis que je suis enfant. Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour être prêt et peut-être que mes meilleures chances de remporter un autre tournoi du Grand Chelem sont à Wimbledon, ou peut-être sur surface dure en Australie.»

Wimbledon et l’US Open dans le viseur

La suite de son programme, à court et moyen terme, reste floue : «J’essaie de m’en tenir à mon programme qui est de jouer les tournois du Grand Chelem. Ces tournois sont la priorité de mon calendrier. Wimbledon et l’US Open figurent dans mon programme. C’est tout ce que je peux vous dire pour le moment. À moins qu’il se passe quelque chose, je ne sais pas quoi, j’ai le sentiment de vouloir jouer Wimbledon et l’US Open. Ces deux-là, c’est certain. Pour le reste, je ne suis pas vraiment sûr…»

En se retournant sur une soirée inoubliable et son tournoi, Novak Djokovic retient : «Je suis fier du travail que j’ai fait ce soir (vendredi) et de ce tournoi dans l’ensemble étant donné que je n’étais pas à mon meilleur en arrivant à Roland-Garros, mais il a juste été trop fort pour moi ce soir. J’ai eu des opportunités. Dans la troisième manche, il y a eu des balles de set (3). Je me suis engagé dedans, mais je n’ai pas réussi à aller au bout. Des gars comme Sinner et Alcaraz vous présentent ce défi-là. Sur le court, ils mettent de la pression, ils sont tout le temps sur votre dos. Ils augmentent la pression à mesure que le match avance et quand les opportunités se présentent, elles sont rares. Donc, vous êtes peut-être plus nerveux et vous voulez forcer un peu vos coups. C’est ce qui s’est passé… »

Sinner et Alcaraz sont les deux meilleurs joueurs en ce moment, c’est certain.

Novak Djokovic

Sinner avec un S comme solide : «Il a réussi à résister à la pression avec régularité. Il ne m’a pas permis de prendre le temps de rentrer dans les échanges. Il était toujours sur la ligne à essayer de me mettre en position de défense. C’est la raison pour laquelle il est numéro 1 mondial. Je lui souhaite le meilleur pour la finale. Le match entre lui et Carlos (Alcaraz) sera vraiment incroyable. Ce sont les deux meilleurs joueurs en ce moment, c’est certain.»

L’Italien est-il un Djokovic 2.0 ? «Peut-être que oui, peut-être que non. Nous sommes tous différents. Quand j’étais à mon meilleur niveau, je jouais assez vite la plupart du temps, mais c’est un joueur différent et je ne veux pas comparer nos jeux. Je pense qu’il est unique, qu’il joue à sa façon », assure le Serbe avant d’observer la rivalité Sinner-Alcaraz. Le duo peut-il prendre le relais des blockbusters Federer-Nadal, Nadal-Djokovic ou Federer-Djokovic : «Il faut qu’ils jouent l’un contre l’autre pendant au moins 10 ans, voire plus sans interruption pour pouvoir faire partie de ce débat. Mais ce qui est sûr, c’est qu’ils sont très positifs pour le tennis. Leur rivalité est quelque chose dont notre sport a besoin. Il n’y a aucun doute là-dessus. Et la façon dont ils jouent, leur approche de la vie organisée autour du tennis fait qu’ils auront sans doute des carrières couronnées de beaucoup de succès au cours des prochaines années. Je les vois lever les plus grands trophées.»