Pour la deuxième fois en un mois, le magasin de vélos Specialized | 3 for bike, situé dans une zone commerciale de la cité balnéaire et touristique de Pornic, en Loire-Atlantique, a été victime d’un cambriolage. Jérôme Pineau, l’un des trois associés de la boutique ouverte en novembre 2023, ne décolère pas. «C’est lassant, navrant et révoltant», déplore-t-il, joint par téléphone. Il faut dire que le préjudice subi n’est pas anodin : 100.000 euros environ.
Le premier vol s’est déroulé dans la nuit du 14 au 15 février, vers 3h du matin. «Des individus ont pénétré dans l’établissement en découpant le bardage du magasin, puis le placo», raconte l’ancien coureur cycliste professionnel, vainqueur notamment d’une étape du Tour d’Italie en 2010. Les malfaiteurs ont ciblé des vélos haut de gamme, parmi les différents produits exposés (comprenant autant des accessoires que des VTT ou bicyclettes de promenade). L’alarme s’est déclenchée mais le temps qu’arrivent la sécurité et les gendarmes, c’était trop tard. «Ils ont passé huit minutes pour dérober une quinzaine de pièces, des vélos et des châssis, pour environ 60.000 euros», se souvient Jérôme Pineau, supposant que les auteurs étaient plusieurs au vu des images de vidéosurveillance.
On paye assez de taxes pour avoir un minimum de sécurité en retour
Jérôme Pineau, associé du magasin Specialized | 3 for bike, à Pornic
Après ce premier désagrément, la sécurité a été renforcée. Mais cette semaine, dans la nuit de lundi à mardi, d’autres malfrats se sont à nouveau introduits dans l’enseigne. «C’est un autre groupe. Ils sont passés par la porte d’entrée, en cassant et soulevant les systèmes de barre en acier de sécurité». Cette fois, ils ont volé un butin estimé à 40.000 euros. Actuellement, le magasin reste ouvert mais les gérants doivent réapprovisionner leurs stocks et procéder aux démarches administratives qui pourraient leur permettre de se faire rembourser. «On prend le risque d’avoir des soucis pour l’assurance plus tard, avec des frais supplémentaires, pendant que les voyous agissent en toute impunité», souligne Jérôme Pineau.
Si, la deuxième fois, «les gendarmes sont arrivés plus vite mais toujours trop tard», il regrette le manque de moyens alloués aux forces de l’ordre. «La délinquance augmente plus vite que les renforts de nos gendarmes», observe-t-il, de manière générale dans le pays. «Notre activité est en danger si on ne peut plus être rassuré», alerte-t-il.
Enquêtes en cours
Jérôme Pineau s’interroge aussi sur les budgets débloqués pour la sécurité : «En tant que citoyen et commerçant, on paye assez de taxes pour avoir un minimum de sécurité en retour». «Je ne baisserai pas les yeux devant les voyous. Ce qui me décourage, c’est la politique en France. On nous couvre de taxes et quand on se fait piller, il n’y a plus personne», tance-t-il encore, dénonçant l’utilisation de l’argent public parfois distribué à tort et à travers.
Jérôme Pineau a porté plainte. En y allant, «on a compris que ça n’était pas un cas isolé. Cela arrive très fréquemment dans le Pays de Retz». Et même au-delà. Contactée, la gendarmerie de Pornic confirme que des enquêtes sont en cours pour résoudre ces faits-là. «C’est de la délinquance organisée et structurelle», confie un proche de l’enquête, attentif à la sécurisation des zones commerciales souvent touchées. «Qu’ils n’hésitent pas à nous appeler quand ils voient des individus suspects qui font des repérages», insistent les enquêteurs, afin de lutter plus efficacement contre les auteurs, dont certains sont parfois issus de la délinquance nantaise. Concernant l’enseigne de vélos, d’autres magasins Specialized (une chaîne mondiale) ont été visés ces derniers temps.