Le mégaprojet de loi budgétaire de Donald Trump passe une étape-clé au Congrès

La Chambre des représentants américaine a adopté, jeudi 22 mai, le mégaprojet de loi budgétaire voulu par Donald Trump, qui espère concrétiser certaines promesses phares de sa campagne. Le texte se dirige à présent vers le Sénat, où les élus républicains ont déjà signalé leur intention d'apporter d'importantes modifications. "Cette grande et belle loi est la législation la plus importante qu'un parti ait jamais adoptée", a assuré juste avant le vote le "speaker" républicain, qui faisait face à de nombreuses dissensions au sein de sa fine majorité.

Pour Donald Trump, l'enjeu est en premier lieu l'extension des gigantesques crédits d'impôt datant de son premier mandat et qui arrivent à expiration à la fin de l'année. Le projet de loi prévoit aussi de supprimer l'imposition sur les pourboires, une promesse de campagne du républicain dans un pays où de nombreux travailleurs dépendent de ceux-ci comme principale source de revenu.

Pour compenser en partie le creusement du déficit, les républicains ont aussi prévu d'importantes coupes dans certaines dépenses publiques. Au premier rang desquelles, Medicaid, l'assurance santé dont dépendent plus de 70 millions d'Américains aux revenus modestes. Plus de 7,6 millions de personnes pourraient ainsi être privés d'assurance santé d'ici 20234, selon CBO, une agence parlementaire non-partisane.

Le plus grand programme public d'aide alimentaire, Snap, serait aussi sévèrement touché. Le CBO prédit ainsi que le projet de loi augmenterait les revenus chez les 10% des ménages les plus aisés, tandis que les 10% des ménages les plus pauvres verraient leurs revenus baisser.

Une loi critiquée au sein des républicains

Le texte "représente une attaque sur l'économie, une attaque sur la santé, une attaque sur l'aide alimentaire, une attaque sur l'équité des impôts, et une attaque sur la responsabilité fiscale", a listé Hakeem Jeffries, le chef des démocrates à la Chambre des représentants.

Chez certains élus républicains modérés, on craint également que des coupes trop importantes dans ces programmes publics populaires fassent peser un risque électoral trop important, à un an et demi des législatives de mi-mandat.

Mais ce sont surtout les élus ultraconservateurs, partisans d'une réduction de la dette publique, qui s'étranglaient devant les chiffres pharaoniques de la "grande et belle loi" et menaçaient de voter contre. Après avoir obtenu quelques concessions, ils se sont rangés en grande majorité derrière le texte.