Dès 6h15, ce jeudi 5 juin, RMC a lancé une séquence médiatique imparable. Le média annonce que le nombre de voitures radars présentes sur les routes devrait plus que tripler d’ici à la fin 2025, passant selon leurs informations de 90 à 300 unités. Séquence accompagnée de témoignages d’automobilistes fortement mécontents : «“Une hérésie”, “du racket”: le déploiement des voitures radars sous le feu des critiques», titrait par exemple le média sur son site Web.
Au total on ne compte pas moins de cinq articles publiés à ce sujet, (dont l’un a été modifié à la demande de la Sécurité routière, NDLR) et un débat convoqué dans la célèbre émission des Grandes gueules. «On les installe parce que ce sont des machines à cash», affirme alors le chroniqueur Charles Consigny. Sauf qu’au départ, les chiffres ne sont pas exacts, comme l’a confirmé la délégation de la Sécurité routière au Figaro.
À l’origine de la confusion
Il est vrai qu’à partir de ce mois de juin (dès cette semaine même), le dispositif des voitures radars privés est élargi à l’Ardèche, au Cantal, aux Bouches-du-Rhône et à l’Ariège. En juillet, ce sera ensuite au tour de l’Ain, la Haute-Loire, les Pyrénées-Orientales, le Tarn-et-Garonne et les Alpes-de-Haute-Provence.
Seulement voilà, selon les données que nous a fournies la Sécurité routière (par ailleurs disponibles dans les documents budgétaires officiels), la réalité est tout autre. Rappel utile, il faut distinguer les voitures radar privées, conduites par des chauffeurs employés par des sociétés privées sous contrat avec l’État, des voitures radar pilotées par les forces de l’ordre (policiers ou gendarmes). Dans les faits, début 2025, une flotte de 400 voitures radar était en service (150 sous l’égide des forces de l’ordre, 250 sous celles des sociétés de voitures radars privées). Autres chiffres, 110 voitures radars sont simultanément en circulation sur les routes de France (50 conduites par les forces de l’ordre, 60 par les opérateurs privés).
Leur nombre global n’augmente pas
Selon les chiffres cibles pour la fin 2025, il est prévu que la flotte de véhicules soit réduite à 300 unités. Cela s’explique par la baisse de voitures conduites par les forces de l’ordre - il n’y en aura plus que 50 unités. Le nombre de voitures radars privées reste, lui, le même : 250 unités. En ce qui concerne les voitures qui rouleront en simultanés sur les routes, le chiffre cible pour fin 2025 est de 90 (plus que 15 conduites par les forces de l’ordre, 75 par des entreprises privées).
Résultat des courses, le nombre de voitures radar en circulation sur les routes sera en légère baisse, même si celles conduites par des sociétés privées vont augmenter de 15 unités. S’il y avait une info à retenir de tous ces chiffres, c’est que l’État, abandonne peu à peu la gestion des voitures radars pour la déléguer à des sociétés privées.