Taïwan : en pleine tournée dans le Pacifique, le président appelle les États-Unis
Le dirigeant taïwanais Lai Ching-te s'est entretenu au téléphone avec le président de la Chambre américaine des représentants Mike Johnson, a confirmé Taipei à l'AFP jeudi. Le président est actuellement en tournée dans le Pacifique qui suscite la colère de Pékin. La Chine a exhorté les États-Unis à «cesser d’envoyer de mauvais signaux» aux «forces indépendantistes taïwanaises», après un appel téléphonique entre le président taïwanais Lai Ching-te et le président de la Chambre des représentants américains, Mike Johnson.
La présidence taïwanaise a indiqué à l'AFP que Lai Ching-te et Mike Johnson se sont parlé mercredi, sans préciser le contenu de la conversation. Le chef de l’État est en visite à Guam, territoire non incorporé des États-Unis et avant-dernière étape de sa tournée dans le Pacifique.
Après Guam, le dirigeant taïwanais, qui s'est déjà rendu dans l'État américain d'Hawaï, dans les îles Marshall et aux Tuvalu, doit conclure son voyage aux Palaos vendredi. L’archipel est le troisième État du Pacifique qui maintient des relations diplomatiques avec Taïwan.
«Solide comme un roc»
Depuis le territoire américain de Guam, Lai Ching-te a affirmé que le partenariat entre les États-Unis et Taïwan était «solide comme un roc» lors d'un banquet auquel ont participé la gouverneure de Guam et la directrice à Washington de l'Institut américain à Taïwan. «Ensemble, nous sommes de bons partenaires pour défendre la démocratie», a-t-il ajouté, affirmant également que Taïwan était devenu «le phare de la démocratie en Asie».
La directrice a pour sa part affirmé que «les États-Unis continueront d'aider Taïwan à renforcer ses capacités d'autodéfense ainsi que sa capacité à se protéger contre la coercition».
À Hawaï, État américain, il s'était entretenu au téléphone avec l'ancienne présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi des «menaces militaires chinoises» envers Taïwan.
«Souveraineté nationale»
La tournée de Lai Ching-te dans le Pacifique constitue son premier déplacement à l'étranger depuis sa prise de fonction en mai. Elle est destinée à renforcer le soutien international à Taïwan, à l'heure où la Chine cherche à s'emparer des quelques alliés qui lui restent. En réponse à cette tournée, Pékin a réaffirmé mardi vouloir défendre sa «souveraineté nationale» concernant ce territoire. «La question de Taïwan est au cœur des intérêts premiers de la Chine», a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie chinoise, Lin Jian. Pékin a «déploré» l'approbation par Washington d'un nouveau projet de vente d'armes à Taipei, à hauteur de 385 millions de dollars (364 millions d'euros).
Au total, encore 12 pays à travers le monde reconnaissent officiellement Taïwan, certains anciens appuis ayant basculé du côté de Pékin, notamment après des promesses d'aide et d'investissements.
La Chine estime qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier Taïwan avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Elle n'exclut pas le recours à la force pour y parvenir.