Choose France : combien ont rapporté les dernières éditions du sommet annuel d’Emmanuel Macron ?
C’est l’un des rendez-vous les plus choyés par le chef de l’État. Le sommet Choose France («choisissez la France»), véritable «Davos» à la française, revient ce lundi 19 mai à Versailles avec l’ambition de battre un nouveau record d’investissements étrangers. Alors que la France vient d’être sacrée, pour la sixième année consécutive, championne de l’attractivité en Europe – devant l’Allemagne et le Royaume-Uni, selon le cabinet EY –, cette huitième édition promet d’être historique, avec une enveloppe pouvant dépasser les vingt milliards d’euros, selon l’Élysée.
Ce grand raout, organisé depuis 2018 dans la galerie des Glaces, offre à Emmanuel Macron l’occasion de vanter les mérites économiques et fiscaux de la France devant les industriels et investisseurs américains, européens, asiatiques ou encore émiratis. Objectif : convaincre les multinationales d’investir dans l’Hexagone pour y stimuler la croissance, l’innovation et l’emploi - le sacro-saint triptyque du chef de l’État. En sept ans, ce rendez-vous a donné lieu à 178 annonces d’investissements, totalisant près de 45 milliards d’euros, selon l’Élysée. Retour en chiffres sur les résultats de cette opération séduction.
Les annonces se succèdent
La première édition de Choose France, organisée dans l’emblématique palais de Louis XIV en janvier 2018, affichait déjà de grandes ambitions. 140 multinationales ont répondu présent, pour une première moisson très encourageante : 2,1 milliards d’euros d’engagements sont annoncés sur 11 projets. Parmi ceux-ci figuraient 300 millions d’euros d’investissements promis par Toyota pour l’usine d’Onnaing (Nord), ou encore l’enveloppe de 900 millions confirmée par le géant pharmaceutique suisse Novartis, pour renforcer notamment ses activités de recherche-développement en dans l’Hexagone.
Malgré une légère baisse des montants annoncés, la deuxième édition confirme l’intérêt des grands groupes pour la France : 150 chefs d’entreprise sont présents en 2019, et 607 millions d’euros d’investissements sont annoncés pour une dizaine de projets. La tendance repart crescendo après la pandémie de Covid-19 : 3,6 milliards d’euros pour 22 annonces en 2021, 10,8 milliards pour 35 en 2022, puis 13 milliards pour 28 projets en 2023. Au total, 122 projets ont été annoncés sur les six premières éditions, pour un montant cumulé de 32 milliards d’euros, selon le gouvernement.
Nouveaux records ?
Mais c’est le sommet de 2024, qui se tient à quelques semaines de l’ouverture des Jeux olympiques de Paris, qui bat tous les records : 56 projets sont annoncés, soit deux fois plus qu’en 2023, pour un montant dépassant les 15 milliards d’euros. «C’est plus qu’une lueur d’espoir, c’est un grand succès», avait salué Bruno Le Maire, alors ministre de l’Économie. Une édition très «high tech», avec 4 milliards engagés par Microsoft pour des infrastructures de pointe et le soutien aux start-up françaises, 1,3 milliard promis par Amazon dans la logistique et un centre de données, ou encore les 500 millions d’euros annoncés par Pfizer pour étoffer ses laboratoires dans l’Hexagone.
La cuvée 2025, placée sous le thème «France, terre de créativité», ne cache pas son ambition de détrôner l’édition précédente, malgré une conjoncture économique morose. «Plus d’une cinquantaine» d’annonces devraient être faites pour un montant qui «passera le cap des vingt milliards d’euros», a déclaré vendredi Emmanuel Macron devant la presse. Près de 200 patrons sont en tout cas attendus à Versailles ce lundi, dont ceux de BYD, Blackstone, Goldman Sachs, IKEA ou BASF. La géographie des invités est vaste, mais 40% viennent d’Europe et 19% des États-Unis. Déjà, JPMorgan Chase, la première banque américaine, a annoncé l’extension de ses bureaux parisiens et la création de 1000 emplois supplémentaires, selon la présidence.