« Monsieur le Président, je vous écrirai encore bien volontiers » : François Mitterrand et Renaud, récit d’un rapport complexe
Serait-ce surinterpréter ? Quand en 1991, Renaud chante Mitterrand, il évoque un « petit caillou dans la chaussure » du président. Sourire triste dans la voix, si l’on tend bien l’oreille, et une légère nostalgie. Serait-ce lui, ce petit caillou dans la chaussure de l’homme qu’il aimait tant ? Tonton - surnom de l’homme à la rose -, c’est cette mélodie pudique sur fond de synthé et de cordes pincées. Quand le rebelle l’interprète, sa relation avec l’homme de gauche a connu quelques soubresauts.
Des désaccords de fond que Renaud assumait, et même revendiquait, en mêlant la politique à la scène artistique. Quand Mitterrand organise le sommet du G7 pour fêter le bicentenaire de la Révolution, en 1989, Renaud lance un concert à la Bastille en guise de réponse. Inviter les sept pays les plus riches du monde pour fêter les idéaux de 1789, la belle affaire ! Pas tout à fait l’idée de « l’homme de gauche » que se fait celui qui se qualifiait d’« anarcho-mitterrandiste »