Cette Amérique populaire qui ne décolère pas
S’il y a une chose que nous prouve l’extraordinaire résurrection politique de Donald Trump, trois ans après le 6 janvier 2021, c’est que la colère du peuple américain contre ses élites n’a pas faibli. Cette colère verra néanmoins se dresser devant elle un autre sentiment qui gagne du terrain: la peur qu’un retour de Trump ne mène au chaos et à la fin de la démocratie. C’est entre ces deux sentiments que se jouera sans doute le scrutin.
Le milliardaire a au contraire gardé une place inconditionnelle dans le cœur d’une part substantielle des électeurs républicains, consolidant son emprise sur le parti. Et il a réussi à convaincre les deux tiers d’entre eux que l’élection avait été truquée! Un succès que l’intellectuel conservateur Kenneth Weinstein, aux premières loges pour observer la présidence Trump alors qu’il était à la tête du Hudson Institute, attribue à sa capacité à structurer une critique, à la fois divertissante dans la forme et implacable sur le fond, des manquements des élites…