Prendre le train avec ses skis, pourquoi est-ce encore le parcours du combattant ?
Les grandes migrations vers les stations de sports d’hiver rythment chaque week-end de décembre à mars. Avec des pics plus prononcés pendant les vendredis et samedis des périodes de vacances scolaires. Si chaque année, une dizaine de millions de Français rejoignent prioritairement les Alpes pour profiter des plus grands domaines skiables du monde, la proportion de ceux qui s'y rendent en train n'est que de… 0,5 %, d'après les chiffres de la Compagnie des Alpes, gestionnaire d'une dizaine de domaines skiables.
La première raison est évidente : très peu de domaines skiables français sont accessibles directement en train, moins d'une dizaine : Chamonix et Saint-Gervais dans le massif du Mont-Blanc, les Arcs via Bourg-Saint-Maurice en Savoie, Briançon/Serre Chevalier (Hautes-Alpes) quand le train fonctionne ou encore la station confidentielle du Lioran (Cantal), où le TER s'arrête littéralement au pied d'une piste. Mais pour 95 % des autres stations françaises, les correspondances avec bus départementaux, navettes ou taxis découragent souvent les voyageurs.
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Pénuries de trains et manque d'espace à bord
Ces dernières années, les pénuries de trains pour se rendre dans nos massifs ne sont pas rares ; la SNCF parle même de «pointe neige» pendant les vacances de février. La compagnie ferroviaire se dit confrontée au succès croissant du train, avec des rames de plus en plus remplies, notamment lors des vacances scolaires. De plus, les aléas naturels, comme l'immense éboulement ayant endommagé les rails en 2023 dans la vallée de la Maurienne (Savoie), peuvent interrompre l'accès ferroviaire aux vallées pour de longues périodes. Par chance, l’éboulement du 1er février sur la RN 90, porte d’accès aux stations de la Tarentaise, n’a pas touché la voie ferrée.
À bord, le traditionnel barda ski/bâtons/chaussures de ski/valises nécessite une certaine préparation, d’autant plus qu'il peut être difficile de le caser dans des rames de TGV souvent bien remplies. «Vous pouvez emporter votre paire de skis, à condition qu'elle soit transportée dans une housse étiquetée prévue à cet effet. Il n'y a aucune limite de taille pour les skis, toutefois, chaque voyageur ne peut emporter qu'une seule paire», précise SNCF Voyageurs, qui recommande d'arriver le plus tôt possible dans le train. À noter que les snowboards doivent être transportés dans une housse étiquetée de taille maximale 90 x 130 x 50 cm.
Il existe la solution de faire livrer ses skis à domicile ou en point relais grâce au service Mes Bagages. Comptez une cinquantaine d'euros par paire de skis (41 euros avec un billet de train et une carte de fidélité, 49 euros avec billet de train, et 53,90 euros sans billet de train).
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Nouvelle limitation de bagages : attention aux skis
À tout cela s'ajoute le risque de nouvelles amendes en cas d'excès de bagages. Depuis le 13 septembre, la SNCF inflige des contraventions en cas de non-respect de sa nouvelle réglementation en la matière : un maximum de deux grands bagages et un bagage à main par personne dans tous les TGV. La SNCF justifie cette décision par des problèmes de sécurité et de manque de place.
Dorénavant, chaque client peut voyager avec deux sacs ou valises d'un format maximum de 70 x 90 x 50 cm, et un plus petit sac de 30 x 40 x 15 cm. Attention : les skis et snowboards comptent comme un bagage de grande taille, au même titre que les poussettes, trottinettes, planches de surf ou instruments de musique. En cas de non-respect de cette règle, une amende de 50 euros par bagage non conforme ou excédentaire peut être appliquée, et jusqu'à 150 euros «si le bagage est gênant ou dangereux».
À noter que pour les Intercités, les mêmes règles que pour les TGV s'appliquent. Pour les Ouigo, chaque bagage coûte 5 euros, et les housses de skis ne doivent pas dépasser 2 mètres. Enfin, en TER, il n'existe aucune restriction formelle ou de dimensions maximales imposées à bord. Bonne nouvelle : des offres spécifiques train + forfait de ski existent aussi souvent, selon les régions.