Le Nuc plus ultra : un album solo du batteur Vincent Taeger et un Live inédit des Stones

Vincent Taeger et le Jazz Kamasutra, OK Crooner

Prodige de la batterie, musicien ultra-diplômé, Vincent Taeger accompagne les plus grandes vedettes françaises du moment. On peut entendre son jeu précis et souple sur le dernier album de la chanteuse Clara Luciani. Ne le dites pas à sa mère, mais l’homme est aussi un crooner paradoxal dont le premier album solo sort vendredi 6 décembre. Bien sûr, le quasi-quinqua prêtait déjà sa voix au groupe Poni Hoax, emmené par le regretté Nicolas Kerr. Mais il n’avait jamais encore poussé la chansonnette sur un disque entier. C’est désormais chose faite. « Ce qui m’excitait c’était d’être libre, sans la contrainte d’un groupe ou d’un directeur artistique et son tableau XXL. Je pouvais enfin me disputer avec moi-même et avoir le dernier mot » explique-t-il. Il en résulte un album insolite et virtuose, fruit d’une culture musicale énorme et d’une curiosité hors pair. 

Pendant le confinement, Taeger s’est mis à écouter assidûment les chansons de Chamfort, Christophe ou Gotainer qui lui ont donné envie de se lancer à son tour dans l’écriture et le chant. Sa voix crue, sans retouches, est très touchante, parfois tongue-in-cheek, sans jamais verser dans l’ironie dégoûtante de Julien Doré. Doté d’un sens aigu de la punchline, ce clown mélancolique fait sourire souvent, et embarque l’auditeur dans une odyssée tout à fait singulière, dans laquelle il a embarqué ses complices, de Vincent Taurelle à Ludovic Bruni. Un album intrigant et raffiné, au charme fou. 

The Rolling Stones, Welcome to Shepherd’s Bush

Depuis 2011 et la sortie de la version augmentée de leur chef-d’œuvre Exile on Main Street, les Stones ne cessent d’inonder le marché d’enregistrements inédits, parfois en studio, mais le plus souvent live. On apprécie particulièrement la diffusion de concerts intimistes, donnés dans des lieux où ces Dieux des Stades ne se produisent plus guère. 

Ainsi de la prestigieuse salle londonienne de Shepherd’s Bush. Un temple de 1800 places dans lequel le groupe s’est produit en 1999, en marge d’un concert plus officiel à Wembley Stadium. Dans ce genre d’endroits, Mick Jagger et les autres ressortent souvent des chansons rarement jouées. Tel ce Memory Motel inédit depuis 1977 ou Moon is Up, jouée ce soir là uniquement. I Got the Blues ou Brand New Car complètent cette liste. Ajoutez à cela que le groupe jouait très bien à cette époque-là, en particulier Keith Richards, en pleine possession de ses moyens. Ce disque s’adresse en priorité aux complétistes du groupe anglais, qui trouveront largement leur compte dans ce énième live des Stones.