Nouveau rebondissement dans le dossier Imane Khelif, cette boxeuse intersexuée dont la participation aux JO en tant qu’athlète féminine avait suscité une vaste polémique. La nouvelle fédération internationale de boxe a présenté ses excuses à la championne olympique en -66kg, après l’avoir citée dans l’annonce de la mise en place d’un test de genre obligatoire pour tous les combattants de plus de 18 ans.
«Je vous écris personnellement pour vous présenter mes excuses formelles et sincères. Je reconnais que sa particularité aurait dû être protégée», s’est ainsi excusé Boris Van der Vorst, président de la fédération, auprès de la fédération algérienne de boxe, selon un article de la BBC daté du 3 juin. «Le président de World Boxing pense qu’il n’était pas correct de nommer une athlète spécifique dans son communiqué publié vendredi dernier», a encore précisé l’organisation à l’AFP.
«Préoccupations concernant la sécurité et le bien-être» des boxeurs
La semaine dernière, la fédération internationale avait déclaré que «tous les athlètes de plus de 18 ans» qui souhaitent participer à des compétitions qu’elle possède ou sanctionne «devront subir un test génétique PCR (réaction en chaîne par polymérase) pour déterminer leur sexe à la naissance et leur éligibilité à concourir». Dans son communiqué, World Boxing, la fédération reconnue par le CIO qui régira la boxe aux JO-2028, avait expliqué avoir pris cette décision pour répondre aux «préoccupations concernant la sécurité et le bien-être de tous les boxeurs, y compris Imane Khelif». L’instance précisait que la boxeuse devrait obligatoirement se soumettre à un test de genre si elle souhaitait participer à la Box Cup d’Eindhoven aux Pays-Bas, ou à tout autre de ses événements.
En parallèle, des extraits d’un rapport médical confidentiel comportant les résultats d’un test chromosomique effectué par Imane Khelif en mars 2023 à New Delhi avaient été partagés par le site britannique 3 Wire Sports le 1er juin. Ces derniers révéleraient un caryotype masculin, de type XY, conduisant à penser que l’athlète serait «biologiquement de sexe masculin», annoncait le quotidien The Telegraph , qui avait repris l’information. Le rapport en question, dont seuls des extraits ont été publiés, n’est pas accessible en ligne.
Polémique sur le genre pendant les JO
En novembre, l’Algérienne avait déposé plainte après la publication de prétendues fuites d’un rapport qui prouvait qu’elle était un homme et non une femme. Un article du média « Le Correspondant », fondé sur un rapport non authentifié qui aurait été rendu par l’hôpital de Bicêtre en région parisienne et l’hôpital Mohamed Lamine Debaghine à Alger, avait remis en cause le genre de la championne olympique. L’athlète avait annoncé porter plainte «en réponse [à ces] derniers articles de presse», avait écrit le Comité international des Jeux Olympiques dans un communiqué.
Aux Jeux de Paris, Khelif s’était retrouvée au centre d’une polémique sur le genre. La boxeuse avait été la cible d’attaques la présentant comme un «homme combattant des femmes». La boxeuse s’était imposée en finale des -66 kg. Par le passé, Khelif avait toujours participé à des tournois féminins de boxe, y compris lors des JO-2020, sans que sa participation ne suscite la moindre polémique. Jusqu’à son exclusion des Mondiaux-2023 organisés par la fédération IBA. Selon cette instance, elle-même écartée par le CIO pour des raisons liées aux finances, à l’éthique et à la gouvernance, la boxeuse avait alors échoué à un test destiné à établir son genre.
L’Algérienne a annoncé en mars dernier qu’elle viserait une nouvelle médaille d’or aux JO de Los Angeles en 2028.