Si le divorce n’est pas encore prononcé, la rupture est officiellement actée. Après un mois et demi de turbulences au sein de la Nupes, à la faveur de la guerre en Israël et le Hamas, le Parti communiste a décidé de prendre ses distances avec La France Insoumise. Il faut dire que les prises de position ambiguës du parti mélenchoniste sur le conflit au Proche-Orient et à l’égard du Hamas l’ont isolé dans la classe politique et la Nupes. Invitée de RTL mercredi soir, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a indiqué que son parti «avait définitivement rompu avec LFI». «Nous avons fait voter une déclaration en Conseil national, votée à 93%, qui a fait le constat que la Nupes était une impasse et qu’il est urgent de reconstruire une union, un rassemblement de la gauche capable de gouverner demain», a ainsi proposé l’ancien candidat à la présidentielle. La main est donc tendue.
Une nouvelle structure, excluant de facto La France Insoumise, et qui serait formée avec «les autres forces politiques de gauche qui souhaitent construire cet espoir à gauche, y compris avec les Insoumis qui ne se reconnaissent pas dans les déclarations de Jean-Luc Mélenchon.» Le chef de file des Insoumis a en effet multiplié ces dernières semaines les déclarations polémiques sur Israël ou des personnalités de confession juive, suscitant une indignation générale. Alors que le PS a déjà suspendu sa participation aux travaux parlementaires de la Nupes, la coalition créée au printemps 2022 est au bord de l’implosion. «Ces dernières semaines ont contribué à enclencher cette rupture avec La France Insoumise, avec ses dirigeants qui ont pris des positions en total décalage avec les valeurs de la gauche», a analysé Fabien Roussel, qui «assume» cette séparation.
La Nupes «a vécu»
Si le leader communiste a toujours fait entendre sa petite musique face à Jean-Luc Mélenchon et son parti, il avait officiellement acté le retrait du PCF de la Nupes il y a quelques jours. Invité de LCI dimanche dernier, Fabien Roussel considérait que l’alliance de gauche «avait vécu» et que «c'était terminé». «Pour le PCF, c'est clair : nous quittons ce rassemblement», avait plastronné le communiste. Qui refusait «le bruit et la fureur», l’expression de Jean-Luc Mélenchon pour résumer la manière insoumise de faire de la politique.