Guerre Israël-Iran : l’État hébreu bientôt à court de ses intercepteurs antibalistiques ?

Guerre Israël-Iran : l’État hébreu bientôt à court de ses intercepteurs antibalistiques ?

Un responsable américain indique au Wall Street Journal que l’État hébreu est en pénurie d’intercepteurs Arrow, les seuls capables de détruire les missiles balistiques iraniens.

Passer la publicité Passer la publicité

Après cinq jours de conflits face à l’Iran, Israël pourrait faire face à une pénurie de ses intercepteurs les plus sophistiqués, a indiqué un responsable américain au Wall Street Journal . Les missiles Arrow, qui constituent la troisième couche de défense aérienne de l’État hébreu, seraient en rupture de stock. Ce système, très utilisé depuis vendredi, est particulièrement visé par l’armée iranienne. D’une portée de 2300 kilomètres pour sa dernière version, il se concentre sur l’interception des missiles balistiques, ceux qui font le plus de dégâts sur le sol israélien. En avril 2024, un missile Arrow avait détruit dans l’espace extra-atmosphérique un missile balistique iranien dans sa phase propulsive et avant son apogée.

Cette information doit cependant être abordée avec prudence. Depuis le début du conflit, Israël s’applique à mettre la pression sur son allié américain afin qu’il intervienne directement. L’État hébreu a notamment besoin de ses bombardiers stratégiques furtifs B-2 et des bombes anti-bunker GBU-57 pour venir à bout des installations nucléaires iraniennes les plus profondément enterrées. Cette pénurie annoncée pourrait très bien ressembler à une manœuvre israélienne pour forcer la main des États-Unis et les pousser à s’engager dans le conflit. Jusqu’à maintenant, ils se sont contentés de prêter main-forte à la défense aérienne de l’Etat hébreu, en déployant notamment fin 2024 un système antibalistique THAAD.

Les capacités iraniennes s’amenuisent aussi rapidement

Mais si une pénurie se confirme réellement et que le conflit se prolonge, Israël aura toutes les peines du monde à intercepter les missiles iraniens les plus sophistiqués. Les deux premières couches de sa défense, le Dôme de Fer et la Fronde de David permettent respectivement de détruire des projectiles de faible altitude, comme des roquettes, ou des missiles de croisière. Selon le responsable américain interrogé par le Wall Street Journal, les États-Unis, co-financeurs du système Arrow, sont conscients depuis plusieurs mois de ces problèmes capacitaires, et ont renforcé les défenses israéliennes avec des systèmes au sol, en mer et dans les airs.

La robustesse du système multicouche israélien va être mise au défi par la répétition et la durée des bombardements iraniens. Le soutien américain, pour la détection comme pour l’interception des missiles, mais aussi pour la livraison de matériel de défense aérienne, comme les munitions tirées pour abattre les menaces dans le ciel, sera crucial. De l’autre côté, l’arsenal balistique de Téhéran s’amenuise aussi rapidement. Avant le déclenchement de la guerre, les estimations occidentales situaient le stock initial de missiles iraniens à quelque 3000 projectiles, dont les deux tiers capables d’atteindre le territoire israélien. Il pourrait rester désormais à Téhéran «entre 1500 et 2000 missiles», dont on ignore la part de balistique, selon Sarit Zehavi, présidente et fondatrice du Centre de recherche Alma, un think-tank proche des milieux militaires.