"Le nombre d'insultes que je me suis prises..." : ces femmes dénoncent les violences sexistes en marge du match PSG-Inter Milan

Près d'une semaine après la finale de Ligue des champions de football, samedi 31 mai, et la victoire du PSG face à l'Inter Milan, les témoignages continuent d'affluer : ceux de femmes agressées. Le parquet de Paris recense, pour le moment, une plainte pour agression sexuelle. La préfecture précise cependant que "des plaintes ou des signalements peuvent ne pas avoir encore été déposés ou effectués pour des faits qui seraient survenus en lien avec lesdits événements" et que le bilan de la soirée n'est pas encore consolidé. Sur les réseaux sociaux, elles sont des dizaines à témoigner de comportements violents et déplacés.

Par prudence, Laura est restée chez elle samedi soir, craignant des débordements. Lorsqu'elle sort ses poubelles dans sa cour privée en fin de match, elle raconte : "J'ai croisé deux hommes éméchés, un petit peu exaltés..." Deux supporters du PSG avec écharpes et maillots qui sortent de chez un voisin : "Ils m'ont d'abord invectivée en me disant : 'Qu'est-ce que c'est que ce legging ?' L'autre a dit : 'Gros cul'. Des choses vraiment déplacées. J'ai ouvert la porte vitrée et ils ont commencé à frapper dessus comme des gorilles."

"Je suis rentrée chez moi en quatrième vitesse, je me suis enfermée et j'ai dormi avec mon spray lacrymogène juste à côté de moi."

Laura

à franceinfo

Laura n'a pas fait de signalement. Comme elle, samedi soir, de nombreuses femmes ont été agressées. Des vidéos sur les réseaux sociaux cumulent des centaines de milliers de vues, comme celle de l'influenceuse Lunaindaclub : "Le nombre d'insultes, de 'Sale pute', que je me suis prises pour ma tenue ou juste peut-être parce que je suis une femme... Le fait qu'on m'ait jeté des tessons de bouteilles."

Sous ces témoignages, de nombreux commentaires se demandent ce que faisaient des femmes dehors ce soir-là. Laura explose : "C'est profondément choquant ! On est expulsées de l'espace public comme si ça n'appartenait qu'aux hommes." En 2014, l'université britannique de Lancaster avait révélé que les soirs de match de foot, les violences domestiques augmentaient de 26% en cas de victoire de l'équipe anglaise et de 38% en cas de défaite.