Guerre dans la bande de Gaza : cinq journalistes tués dans des frappes israéliennes sur un hôpital

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Une nouvelle frappe meurtrière dans la bande de Gaza endeuille la presse. Cinq journalistes, dont certains collaboraient la chaîne qatarie Al Jazeera, les agences de presse canado-britannique Reuters et américaine Associated Press ont été tués, lundi 25 août, dans des raids israéliens ciblant un hôpital du sud de la bande de Gaza, a annoncé la Défense civile du territoire palestinien, qui a annoncé un bilan de 20 morts.

Selon le porte-parole de l'organisation de premiers secours, Mahmoud Bassal, l'hôpital Nasser de Khan Younès a été frappé à deux reprises par l'armée israélienne, d'abord par un drone explosif, puis par un bombardement aérien alors que les blessés étaient évacués. L'armée israélienne a reconnu avoir mené "une frappe dans la zone de l'hôpital Nasser", et annoncé une "enquête". Regrettant "tout dommage causé à des personnes non impliquées", elle a affirmé qu'elle "ne ciblait pas les journalistes en tant que tels".

Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations de la Défense civile ou de l'armée israélienne.

Près de 200 journalistes tués depuis octobre 2023

Al Jazeera a annoncé la mort sur place d'un de ses photojournalistes et reporter d'images, Mohammad Salama, deux semaines après qu'elle a perdu quatre journalistes et deux pigistes, dans une frappe ciblée de l'armée israélienne qui accusait l'un d'entre eux d'être un membre actif de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas. Elle avait rejeté cette allégation.

"Nous sommes dévastés d'apprendre le décès de Hossam al-Masri, collaborateur de Reuters, et les blessures infligées à un autre de nos collaborateurs, Hatem Khaled, lors des frappes israéliennes contre l'hôpital Nasser", a déclaré un porte-parole de l'agence de presse canado-britannique dans un communiqué. Associated Press (AP) s'est elle dite "choquée et attristée" du décès de Mariam Daqqa, 33 ans, journaliste photo indépendante qui collaborait avec l'agence depuis le début de la guerre. Cette pigiste n'était pas en mission pour l'agence au moment des faits, a-t-elle précisé.

Le syndicat des journalistes palestiniens a identifié les deux autres victimes comme Moaz Abou Taha et Ahmad Abou Aziz. Selon un journaliste de l'AFP à Gaza, ce dernier travaillait pour des médias palestiniens et internationaux. Avant l'annonce de ces morts, le Comité pour la protection des journalistes et Reporters sans frontières recensaient près de 200 journalistes tués depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.

L'Association de la presse étrangère à Jérusalem a exigé "des explications" de la part des autorités israéliennes. L'association, au sein de laquelle est représentée l'AFP, se dit "scandalisée et choquée", et relève qu'il n'y avait eu "aucun avertissement avant ces frappes".