200 millions de dollars : Donald Trump bat tous les records de collecte de dons privés pour son investiture
«Tout le monde veut être mon ami !!!», s’exclamait le président élu Donald Trump sur son compte Truth social le 19 décembre dernier. Qu’on en juge : après avoir pris leurs distances avec l’ancien président des États-Unis lors de son premier mandat, les PDG d’Amazon, d’Apple, de Google, de Meta et d’OpenAI ont défilé dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride. En parallèle, et avec le même objectif en tête - se faire bien voir du futur locataire de la Maison Blanche - ces mêmes dirigeants américains se sont montrés plus que généreux dans leurs dons aux différents comités d’investiture. Une tradition qui a pris de l’ampleur avec l’arrivée du milliardaire sur la scène politique en 2016. Le New York Times révélait ainsi ce mercredi le bilan provisoire de la collecte de dons pour l’investiture du magnat immobilier : 200 millions de dollars, soit plus du double des sommes collectées par ses prédécesseurs à la même occasion.
Déjà en janvier 2017, le comité d’investiture du 45e président avait battu tous les records en collectant 107 millions de dollars. «C’est une tradition bien ancrée à Washington que les entreprises accueillent avec enthousiasme», déclarait au NYT David Tamasi, lobbyiste qui participe à la collecte de fonds. En 1997, Bill Clinton avait limité les contributions des particuliers à 100 dollars, tandis que George W. Bush avait fixé les limites de 100.000 (2001) et 250.000 dollars (2005). En 2021, Joe Biden avait préféré interdire les contributions des lobbyistes et des entreprises de combustibles fossiles et de leurs dirigeants. En 2009, Barack Obama avait interdit les contributions des entreprises, des comités d’action politique, des syndicats et des lobbyistes et avait plafonné les contributions individuelles à 50.000 dollars. Mais après avoir levé certaines restrictions pour sa seconde investiture en 2013, le 44e président des États-Unis avait récolté 8 millions de dollars de moins qu’en 2009.
À l’inverse, la seconde investiture de Donald Trump a déjà dépassé la précédente édition de 2017 de près de 100 millions de dollars. Certes, le président élu n’a imposé aucune restriction sur les montants ou la nature des donateurs, une première. Et l’engouement des chefs d’entreprises américains tient surtout à leur espoir d’approcher les têtes de pont de la future administration.
Accéder aux cérémonies, une gageure
Sans surprise, les géants de la tech se hissent parmi les plus grands donateurs cette année, selon le think-tank démocrate Public citizen, qui s’appuie sur des déclarations dans la presse. On retrouve bien entendu Amazon et son fondateur Jeff Bezos, dont la posture vis-à-vis de Donald Trump a récemment changé pendant la campagne présidentielle de cet automne. Idem pour Mark Zuckerberg, patron de Meta, qui avait été menacé d’emprisonnement par le futur président à plusieurs reprises. Mais la communauté des cryptomonnaies, qui s’est également montrée très active pendant la campagne, n’a pas oublié de se manifester. Brad Garlinghouse, le directeur général de la société de crypto-monnaie Ripple, a déclaré au NYT sa volonté de donner 5 millions de dollars en XRP, sa cryptomonnaie développée et contrôlée exclusivement par son entreprise. Les projections font également apparaître le courtier Robinhood Financial à la seconde place du classement. Cette société à également misé sur le marché des crypto-monnaies ces derniers mois et a le bon goût d’avoir recours au service du même lobbyiste que Ripple, Brian Ballard, «un des principaux collecteurs de fonds de Trump», relève le New York Time.
Mais même avec de beaux gestes de générosité, rares sont ceux qui sont assurés d’assister aux événements de l’investiture, une opportunité d’approcher l’entourage du président. D’après le Wall Street Journal, relayé par L’Opinion ce jeudi 16 janvier, «les festivités officielles de l’investiture affichent complet depuis début janvier». «Certains donateurs ayant signé des chèques à six chiffres ont demandé à des consultants de les aider à pouvoir accéder aux festivités, mais ont vu leur demande rejetée», témoignent des proches du dossier.