Chômage : à partir de 56 ans, retrouver un emploi relève de la mission impossible, selon l’Unedic

Une information inquiétante. À partir de l’âge pivot de 56 ans, le taux de reprise d’un emploi durable chute, confirme une étude de l’Unédic, organisme en charge de piloter l’Assurance chômage, dans la continuité d’un travail publié en 2024 pour le Conseil d’orientation des retraites. Autrement dit : il est plus difficile de retrouver un travail à partir de 56 ans. Plusieurs pistes sont évoquées, dont celle de la discrimination en raison de l’âge.

C’est le quotidien Les Échos qui rend compte de cette information, mercredi 17 avril, une semaine après la publication d’une étude intitulée « Quel accès à l’emploi durable pour les allocataires seniors ? » de l’Unedic. Le document a analysé les profils des 350 000 personnes de 50 à 65 ans inscrites à l’ex-Pôle emploi (aujourd’hui France Travail) en 2022 pour faire valoir leurs droits à indemnisation.

20 % des personnes de 61 ans qui avaient un CDD ont retrouvé un emploi stable

Dans les douze mois suivant leur inscription en moyenne 28 % des personnes de 50 à 65 ans ont retrouvé un emploi durable (CDI ou CDD de plus de six mois). Mais le nombre de personnes ayant retrouvé un emploi varie selon le parcours que les personnes ont vécu avant de perdre leur emploi. Ainsi, 16 % des individus qui ont perdu leur emploi pour des raisons de « santé » – regroupées sous le nom de groupe « santé » – ont retrouvé un emploi durable. Les allocataires seniors du groupe « CDD » sont 35 %.

Mais la situation devient d’autant plus difficile au fur et à mesure que les intéressés se rapprochent et dépassent la soixantaine. Ainsi, le taux d’accès à l’emploi durable passe de 28 % à 14 % entre 50 et 61 ans pour les personnes qui avaient un emploi en « intérim » avant d’être en situation de chômage. Pour le groupe « santé », le taux passe de 26 % à 9 %.

De plus, 39 % des individus ont retrouvé un emploi à l’âge de 50 ans pour le groupe « CDD », alors que le taux passe à 20 % pour les personnes de 61 ans. Concernant les personnes qui avaient un CDI, le taux d’accès à l’emploi durable est passé de 37 % à 11 %. De plus, fait particulièrement étonnant, les allocataires qui avaient perdu un CDI ont vu l’impact de l’âge sur l’accès à l’emploi durable d’autant plus marqué lorsqu’ils avaient plus de dix ans d’ancienneté dans leur poste.

Des « raisons discriminatoires »

Face à cette situation, que faire ? Il est « nécessaire d’identifier les leviers pour améliorer l’emploi des seniors dès les premiers signes de décrochage », indique l’Unedic. Plusieurs pistes explicatives peuvent ainsi être à l’origine de ces constats. « Des raisons discriminatoires sont évoquées dans la littérature, notamment en raison d’une anticipation par les employeurs que les salariés âgés seraient moins productifs », pointe l’organisme.

En effet, plus de 10 % des personnes interrogées dans le cadre du baromètre 2020 de la Défenseure des droits sur la perception des discriminations dans l’emploi déclarent avoir été discriminées en raison de leur âge.

D’autres pistes sont également relevées, comme celle que les allocataires seniors seraient « de plus en plus nombreux à chercher un emploi flexible avec l’âge ». Ils chercheraient également un emploi à proximité du domicile, à temps partiel ou à durée limitée, du fait de la santé, la volonté d’éviter les emplois pénibles ou d’autres contraintes personnelles. Une autre piste évoquée est celle des allocataires seniors « de moins en moins nombreux à se former avec l’âge ».