Alerte rouge sur le petit monde du web. Le site Leboncoin aurait modifié «ni vu, ni connu» début avril ses conditions générales d’utilisation, pour faire payer les annonces de voitures d’occasion. Certains de nos confrères ont même annoncé (un peu vite) que ce service devenait payant. Qu’en est-il réellement ?
Concrètement, pour les professionnels, rien ne change. Le site était déjà payant. «Quand vous commencez à utiliser intensivement Leboncoin, c’est cohérent de payer», indique Olivier Flavier directeur de la section automobile du site web d’annonces. Le petit garagiste du coin, qui vend dix voitures par an, paye un coût d’insertion dès la première annonce, tout comme les grands groupes auto qui peuvent avoir 10.000 à 12.000 voitures en vente par an sur le site. Mais la tarification s’applique ici selon la formule «B2B», et tous deux n’auront pas le même contrat avec la plateforme de petites annonces.
Les règles ont été modifiées depuis le 2 avril
En ce qui concerne les annonces de particuliers, c’est-à-dire celle où il n’est nul besoin de renseigner un numéro de SIRET, elles étaient jusqu’ici limitées «à trois annonces simultanées». La quatrième étant bloquée par la plateforme. Depuis le 2 avril dernier, les règles ont changé. La troisième annonce publiée (sur 12 mois glissants) deviendra payante, mais en contrepartie, il est possible de publier cinq annonces en simultané.
Pour ce faire, un tarif a été établi en fonction du prix de la voiture en vente :
- 59,9 €, pour les annonces de voitures d’une valeur de moins de 5000 euros (33% des annonces)
- 63,9 pour celle entre 5000 et 10.000 € (30% des annonces)
- 67,9€ entre 10.000 et 20.000 € de valeur (25% des annonces)
- 71,9 € entre 20.000 et 35.000 €
- 71,9 € entre 35.000 et 50.000 €
- 79,9 € pour les modèles de plus de 50.000 €
«Cela reste raisonnable en rapport à la valeur du bien, eu égard à nos investissements pour capter la moitié de la France en audience chaque mois», commente Olivier Flavier pour justifier cette nouvelle politique. «Nous faisons beaucoup d’investissements pour bien connaître l’historique du véhicule ou assurer un paiement sécurisé», plaide-t-il.
Selon lui, cette légère évolution ne concernerait que 10% du public des «particuliers» qui vont sur le site. Chiffres à l’appui, «on compte 1,5 voiture par ménages motorisés (données gouvernementales, NDLR) et la durée de détention moyenne d’une voiture est de 5,5 ans (enquête Parc auto, Kantar, 2021 pour la Sécurité routière, NDLR)». «Et puis, si l’on s’apercevait que des particuliers sincères étaient bloqués, nous n’hésiterons pas à retravailler nos conditions d’utilisations», promet le directeur du Bon coin automobile.