Top 14 : après quatre défaites de rang, Clermont et La Rochelle en quête d’un second souffle
ASM : ne pas flancher dans le sprint final
«C’est un miracle qu’on soit à un point de la sixième place.» Christophe Urios n’a pas l’habitude de se cacher derrière son petit doigt quand ça va mal. Car Clermont, qui semblait en mesure de rejouer les premiers rôles cette saison, vient d’enchaîner quatre revers de rang (Pau, Toulouse, UBB, Bayonne). Mais le technicien auvergnat a positivé auprès de Midi Olympique après le revers au Pays basque : «Ça veut dire que c’est dur pour tout le monde. On vient de faire quatre matchs, dont trois à l’extérieur. On sort du top six, mais il reste huit matchs. Nous sommes dans la course.» Les venues au Michelin du Racing 92 et du Stade Rochelais - qui traversent tous deux une crise sportive bien plus grave - devraient permettre de réenclencher la marche avant.
Pour s’oxygéner et se lancer dans la dernière ligne droite du Top 14, le club auvergnat a été en stage à Narbonne. Le but de Christophe Urios était de secouer son groupe. Ce qu’il a expliqué dans les colonnes de La Montagne : «Depuis le début de saison, on était dans le top 6 et là, on n’y est plus. Je me suis servi de la fable de la grenouille pour illustrer mon propos. Quand tu plonges une grenouille dans l’eau bouillante, elle saute en dehors brutalement. C’est la méthode dure. Si tu la plonges dans de l’eau froide que tu la fais monter en température, la grenouille reste dans l’eau et finit par mourir quand elle devient bouillante.»
Et le technicien de 59 ans passé par Oyonnax, Castres et l’UBB de préciser : «L’idée était de faire comprendre que l’on s’habitue à la médiocrité. Dans le management, parfois, il vaut mieux la méthode dure. Quand tu fais des choses qui se dégradent doucement, tu le perçois moins. Depuis quelques mois, on est moins bien et on a des absences importantes sur le terrain dans notre jeu.» Une nouvelle fois, l’ASM a affiché son habituel travers : un manque patent de constance. Pour compliquer les choses, les Jaunards - qui visent une première participation aux phases finales du Top depuis 2021 - sont également qualifiés pour les huitièmes de finale de la Champions Cup où ils iront défier les Saints de Northampton le 4 avril. Trop de choses à gérer en même temps ?
Le Stade Rochelais, un colosse en pleine crise
Méconnaissables. Les Rochelais, après plusieurs saisons au haut niveau avec notamment deux sacres en Champions Cup en 2022 et 2023, connaissent actuellement une grave crise sportive. Manque de puissance (leur force traditionnelle), jeu en berne et plus grave, manque d’envie, les Maritimes traînent leur âme en Top 14, seulement neuvièmes, et restent également sur quatre revers en Top 14 (Toulon, Lyon, Racing 92 et Stade Français), plus deux désillusions en Champions Cup avec un revers face au Leinster et une défaite en Italie face au Benetton Trévise. Les trois semaines jours de coupure, durant le Tournoi des six nations, seront-elles suffisantes pour repartir de l’avant ?
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Le manager irlandais Ronan O’Gara fait régulièrement fait par de son impuissance, n’hésitant pas à mettre son poste en jeu pour sauver le club. «C’est une crise, avait-il lâché après la défaite contre les Racing fin février. Mais c’est maintenant qu’on va savoir si on est capable de sauver quelque chose de cette crise ou alors si cette crise est plus forte et sera capable de faire mourir ce staff et ce groupe de joueurs.» Et de lancer : «Est-ce que les joueurs se battent pour moi ? C’est une question qu’on peut se poser, et en l’occurrence ce soir, non.» Selon les informations de Sud Ouest, l’Irlandais ne serait pas, pour l’instant, menacé mais le club à la Caravelle n’a pas hésité, lors de tempêtes passées à se séparer de Patrice Collazo en 2018 puis de Xavier Garbajosa en 2019.
Et des rumeurs venues d’Australie annoncent l’arrivée de «ROG» à la tête des Wallabies pour succéder à Joe Schmidt à l’automne. «Est-ce que ça peut m’intéresser ? Bien sûr, parce que c’est potentiellement un bon travail. Comme si on demandait à un coach de foot si ça lui disait d’entraîner le Real Madrid. Il ne s’agit évidemment pas là du Real Madrid, mais bien sûr qu’il dirait que ça l’intéresse. Mais moi, je suis un entraîneur de rugby», a-t-il déclaré en souriant à l’émission Of The Ball . Reste à savoir comment va se dérouler cette fin de saison avec un groupe appelé à beaucoup bouger à la fin de la saison (départs entre autres de Tawera Kerr-Barlow et Teddy Thomas, arrivées de Nolann Le Garrec et Davit Niniashvili). Dans l’immédiat, la suite s’annonce corsée avec la réception de Castres, un déplacement à Clermont et un huitième de finale à Deflandre face au Munster. O’Gara a récemment pointé ce qu’il manque à son équipe : «La justesse, la discipline, la précision, c’est lié à un manque de confiance.»