Dans un contexte national de rebond des infections à méningocoques, la statistique n’est pas bonne. Sur cinq cas détectés depuis le 1er janvier 2025 dans les Alpes-Maritimes, deux ont été mortels, a-t-on appris vendredi à la mi-journée auprès de l’Agence régionale de Santé Provence-Alpes-Côte-d’Azur, confirmant une information d’Actu Nice.
Plus connues sous le nom de méningite, ces infections sont dues à une bactérie, Neisseria meningitidis, principalement de sérogroupes A, B, C, W et Y. En France, le sérogroupe B est le majoritaire. «Le bilan de surveillance 2023 a montré des changements importants, avec le retour des méningocoques de sérogroupe B et l’augmentation des W et Y», indique l’ARS Paca. Présente normalement dans la gorge et le nez de nombreuses personnes, cette bactérie peut se transmettre par voie aérienne ou par la salive. Le méningocoque ne survit pas dans le milieu extérieur et sa transmission est interhumaine et nécessite un contact proche (moins de 1 mètre) et prolongé.
Deux symptômes alarmant
La maladie se manifeste le plus souvent par de la fièvre et des maux de tête importants, souvent accompagnés de vomissements. Deux symptômes doivent particulièrement alerter, précise l’ARS : «une fièvre élevée et mal tolérée» ainsi qu’«une ou plusieurs taches rouges ou violacées d’apparition rapide (purpura)». La personne malade peut également avoir des troubles de la conscience, une couleur du visage pâle voire grise, de la diarrhée en plus de la fièvre et des vomissements, une intolérance à la lumière ou au bruit, une raideur de la nuque, des courbatures importantes, une grande fatigue, une importante somnolence, des paralysies oculaires ou encore des convulsions.
Depuis le 1er janvier, la Haute autorité de Santé (HAS) a par ailleurs mis à jour ses recommandations vaccinales concernant les infections invasives à méningocoques en rendant obligatoire la vaccination des nourrissons contre les sérogroupes B et A, C, W, Y, y compris pour ceux nés à partir de juillet 2023. «Cette vaccination est désormais exigée pour l’entrée en collectivité», détaille l’ARS Paca.
En 2023, selon Santé publique France, 560 cas d’infections invasives à méningocoques avaient été déclarés sur l’ensemble du territoire, en hausse de 72 % par rapport à 2022. Selon les derniers chiffres, fournis à l’AFP par le Centre national de référence des méningocoques à l’Institut Pasteur, plus de 500 cas avaient été enregistrés entre janvier et novembre 2024, en légère hausse comparé à la même période de 2023. Comme 2023 avait déjà connu un rebond sans précédent, «cela fait de 2024 l’année avec le nombre le plus élevé des cas depuis vingt ans», avait souligné auprès de l’AFP l’infectiologue Muhamed-Kheir Taha, spécialiste du sujet à Pasteur.