Vendée Globe : Guirec Soudée plonge dans l’eau glacée du cap Horn pour récupérer une voile coincée sous la coque

Dans la vie d’un marin, le franchissement du cap Horn reste un moment forcément à part, autant redouté qu’attendu. Guirec Soudée (Freelance.com) a déjà eu le privilège de dépasser la mythique pointe du continent américain lors d’un tour du monde effectué en solitaire entre 2013 et 2018 mais à l’époque, il n’avait malheureusement pas eu la chance d’apercevoir la terre. «Ça reste donc assez mystérieux pour moi. J’espère pouvoir passer proche et de jour pour le voir enfin», avait-il confié au Figaro avant le départ du Vendée Globe.

Le souhait du navigateur a été exaucé. Un beau temps, un vent doux et une mer à peine formée après avoir bataillé avec des rafales de plus de 50 nœuds quelques heures auparavant lui ont permis de distinguer le rocher argentin. Alors, pour profiter de cet instant béni des dieux, Guirec Soudée est monté en haut du mât de son Imoca, perché à près de 28 mètres de haut. 

Des conditions rêvées  au cap Horn... avant une galère

«On est au cap Horn là ! Il est juste en face de moi. C’est la première fois que je le vois et la deuxième fois que je le passe. De le voir, aussi bien et aussi près en vue aérienne, mais qu’est-ce que c’est cool, a jubilé le skipper. Elle est belle la vie, je peux vous le dire. On n’est jamais très content de monter sur le mât mais quand c’est pour voir ça, c’est magnifique. Il y a de l’émotion, je peux vous le dire.»

Le Breton de 33 ans, qui occupe la 25e place du classement ce mercredi, ne s’est toutefois pas éternisé au sommet de son monocoque pour savourer ce panorama unique. «Il y a un petit coup de vent qui arrive bientôt et ne va pas être très gentil», a-t-il annoncé avec humour bien loin de se douter des ennuis à venir. 

Une avarie au niveau de la voile

L’aventurier avait vu juste. Quelques heures plus tard, le marin a vécu une grosse angoisse pour résoudre un nouveau problème dans son tour du monde en étant contraint de plonger dans les eaux glacées (5°C) des eaux australes. La drisse du code 0 (voile d’avant de grande taille) de son bateau ayant rompu, la voile a terminé dans l’eau, s’emmêlant dangereusement dans la quille.

Il n’a pas eu d’autre solution que de plonger pour récupérer la voile alors que l’Imoca devenait incontrôlable et se dirigeait dangereusement vers les côtes. Une opération particulièrement épuisante mais menée avec succès. «Je n’ai plus de jus», a-t-il confié, soulagé d’avoir pu récupérer la toile en évitant la pire solution consistant à tout couper en laisser dériver l’ensemble en mer. «Cela me rendrait malade de laisser quoi que ce soit à l’océan», a conclu le skipper.