Violences sexuelles dans l’Église : deux mois après la promotion d’un prêtre condamné pour viol sur mineur, la Conférence des évêques de France sort enfin du silence
Après deux mois de silence, la présidence des évêques de France sort enfin du silence. L’archevêque de Toulouse, Mgr Guy de Kerimel, a nommé, début juin, au poste de chancelier le prêtre Dominique Spina, condamné en 2006 à cinq ans de prison dont un avec sursis pour le viol d’un lycéen de 16 ans en 1993. Cette nouvelle, révélée au début du mois de juin par le quotidien La Dépêche du Midi, avait suscité l’indignation. « La promotion de l’abbé Spina est un bras d’honneur à toutes les victimes de l’Église, dont je fais partie », s’était insurgé Arnaud Gallais, cofondateur de l’association de lutte contre les violences faites aux enfants Mouv’Enfant.
Face à l’indignation générale, l’archevêque de Toulouse avait tenté de justifier sa décision en invoquant la « miséricorde » pour nommer ce prêtre comme chancelier. « (…) Il continuera à travailler dans son bureau à l’archevêché ; il n’a donc aucun contact avec les jeunes, et vit de manière très discrète », s’était-il défendu.
Une décision qui « ne peut que raviver des blessures »
Un mois après ces justifications, la présidence de la Conférence des évêques de France (CEF) a indiqué : « Nous avons engagé un dialogue constructif avec Mgr Guy de Kerimel, archevêque de Toulouse, l’invitant à reconsidérer la décision qu’il avait prise quant à la nomination du Chancelier de son diocèse, dans un communiqué publié dimanche 10 août.
« En effet, une telle nomination à un poste aussi important, canoniquement et symboliquement, ne peut que raviver des blessures, réveiller des soupçons et déconcerter le peuple de Dieu » poursuit le texte, cosigné par président de la Conférence des évêques de France, ainsi que les deux vice-présidents Mgr Vincent Jordy, archevêque de Tours, et Mgr Benoit Bertrand, évêque de Pontoise, vice-président de la Conférence des évêques de France. « Nous avons appris à regarder ces faits d’abord du point de vue des personnes qui en ont été les victimes et qui en subissent les conséquences à longueur de vie assure l’organisation. »
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