Six hommes et une femme ont été mis en examen et incarcérés vendredi, soupçonnés d'être impliqués dans l'enlèvement et la séquestration du cofondateur d'une société spécialisée dans les cryptoactifs et de sa compagne, ont indiqué samedi le parquet de Paris et de la Junalco.
Ils ont été mis en examen dans l'information judiciaire ouverte vendredi par la juridiction anticriminalité (Junalco) pour entre autres arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire avec torture ou acte de barbarie et pour obtenir l'exécution d'un ordre ou d'une condition en bande organisée, des crimes faisant encourir la réclusion criminelle à perpétuité. Selon le parquet, ils ont été placés en détention provisoire, conformément aux réquisitions.
D’après des sources proches du dossier, deux des suspects ont sollicité un délai pour préparer leur défense et ont été incarcérés en attendant l’audience devant un juge des libertés et de la détention (JLD). Ils sont soupçonnés d’être impliqués dans l’enlèvement, mardi au petit matin à leur domicile à Méreau (Cher), de David Balland et de sa compagne, et dans leur séquestration contre demande de rançon. Aucun détail n’a filtré sur le rôle imputé aux uns et aux autres.
Huis clos «pour préserver les investigations»
Au moins trois d’entre eux se sont présentés avec des coquards aux yeux devant les JLD, a constaté l’AFP avant que le huis clos ne soit ordonné «pour préserver les investigations». Cinq des suspects sont âgés de 20 à 25 ans - une femme, longue chevelure brune et ongles vernis, un Marseillais au physique très jeune ou encore un Tunisien cheveux bouclés et barbe peu fournie. Un sixième, jetant des regards noirs, a 40 ans. Leurs avocats n’ont pas souhaité s’exprimer.
L’alerte avait été donnée par Éric Larchevêque, cofondateur de Ledger, qui a reçu une vidéo d’un doigt mutilé de David Balland accompagnée d’une importante demande de rançon en cryptomonnaie. David Balland, 36 ans, cofondateur et ex-employé de Ledger, séquestré à Châteauroux (Centre Val de Loire), a été libéré lors d’un assaut des forces de l’ordre mercredi. Il a été hospitalisé pour sa mutilation à une main.
Puis les investigations ont permis de localiser un véhicule à Étampes (Essonne), dans le coffre duquel sa compagne a été retrouvée «ligotée» jeudi. Au total, plus de 230 gendarmes ont été mobilisés. Trois autres personnes, interpellées à proximité du lieu de libération de la compagne de David Balland, ont été relâchées sans poursuite, aucun lien n’ayant été établi avec la procédure.