Bombardements, viols, torture... À Khartoum dévastée, plongée dans une guerre à huis clos

Le ciel gronde. Une salve de quatre détonations résonne sur les murs de la petite allée. « Ça vient de chez nous, » lâche un jeune militaire comme pour se rassurer. Mais à Khartoum, le chemin des ogives n’est pas à sens unique. Et la ville en est témoin. Dans les quartiers centraux de la capitale soudanaise, pas un bâtiment n’a été épargné. L’un criblé à l’arme lourde, le second éventré par l’impact d’un tir de mortier, le troisième pillé jusqu’aux portes et fenêtres. À Omdurman, l’une des trois municipalités de Khartoum située sur la rive occidentale du Nil et véritable poumon économique de la capitale, le tentaculaire marché n’est plus qu’une succession de décombres calcinés. Seules des ombres furtives rasent les murs, chancelant.