Pourquoi les tarifs de l’électricité baisseront finalement de 15% au 1er février
Pour une fois, un chiffre supérieur à celui qui était attendu va faire plaisir aux consommateurs. La commission de régulation de l’Énergie (CRE) vient de publier son calcul définitif pour les tarifs réglementés de vente (TRV) de l’électricité au 1er février, taxes comprises. Finalement la baisse sera de 15% et non pas de 14%, comme annoncé en fin d’année par le gouvernement Barnier.
Ce chiffre est le fruit d’un calcul qui prend en compte les prix de l’électricité sur les marchés de gros. Comme ils ont continué à baisser en décembre, le calcul final aboutit à un chiffre légèrement différent. «C’est la première fois depuis au moins dix ans que les TRV baissent», souligne la présidente de la CRE, Emmanuelle Wargon. Un recul qui intervient après trois années de hausse, marquées par la crise de l’énergie. Concrètement, le prix moyen du mégawattheure (MWh) pour un ménage ayant souscrit à un contrat au TRV ou indexé sur les TRV (soit quelque 24 millions de foyers au total) va s’établir à 239 euros au 1er février. Il était de 200 euros avant la crise, il a grimpé à 281 euros après les hausses successives de 2022, 2023 et 2024, «une flambée jamais vue», insiste la présidente de la CRE, alors que l’institution fête ses 25 ans cette année.
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Fin du bouclier tarifaire
Dans le détail, cette baisse est imputable à une très forte chute des prix sur les marchés de gros, alors que les taxes (accise, ex-TICFE notamment) et le Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (Turpe) augmentent. L’accise augmente de 15 euros du MWh- marquant la fin du bouclier tarifaire mis en place pendant la crise- le Turpe augmente de 6 euros du MWh et le prix de l’électricité proprement dit baisse de 63 euros. C’est bien la somme de ces trois chiffres qui permettra aux abonnés à un contrat TRV de voir le prix de leur électricité baisser de 42 euros en moyenne du MWh, soit 0,42 centime du kilowattheure.
Ainsi, un ménage ayant opté pour un abonnement heures pleines heures creuses et qui avait déboursé 1863 euros en 2024 payera 389 euros de moins en 2025. Pour une note de 756 euros annuelle, la réduction n’est que de 107 euros quand elle attend 651 euros pour un foyer ayant eu une facture de 3600 euros l’année dernière.
La baisse devrait être répercutée sur les factures de mars pour les abonnés ayant opté pour une facturation bimensuelle et sur les échéanciers aussi pour ceux qui ont opté pour une mensualisation.
Mais qu’en sera-t-il pour les 10 millions de foyers ayant un contrat au prix de marché ? «Cela va dépendre des offres commerciales des fournisseurs, souligne Emmanuelle Wargon, incitant les consommateurs à comparer les offres». Certaines offres de marché étaient de 25 à 30% inférieures aux TRV. Avec la hausse des taxes, l’écart devrait se réduire, sans pour autant se combler. Il pourrait être de l’ordre de 10% pour les plus attractifs. La CRE restera aussi particulièrement vigilante à l’égard des offres «particulièrement basses».