Gouvernement Lecornu 2 : ces très discrètes passations de pouvoir
À la demande de Matignon, les ministres sortants ont cédé leurs places en toute discrétion à leurs successeurs. Seul Bruno Retailleau s’est accordé un discours d’adieu devant les caméras, avant de transmettre les rênes de l’Intérieur à Laurent Nuñez.
Passer la publicité Passer la publicitéSébastien Lecornu n’impose pas qu’à lui-même la discrétion et la retenue. Le premier ministre a fait passer le message dimanche soir aux ministres nommés ou reconduits dans sa nouvelle équipe, une semaine tout juste après le fiasco de la précédente. Contrairement aux usages, pas de «presse» ni d’«invités» et encore moins de «discours» lors des passations de pouvoirs avec leurs prédécesseurs.
C’est donc en toute sobriété que les sortants ont transmis les clés, ce lundi, à leurs successeurs. Loin du cérémonial habituel, lors duquel les ministres sur le départ profitent de leurs dernières heures pour dresser le bilan de leur action - et souvent marquer le coup - devant un parterre d’élus et de journalistes. Cette fois, les pots d’adieu se sont déroulés dans le huis clos des ministères, où les partants ont remercié leurs équipes avant de s’entretenir en tête à tête avec leurs remplaçants.
Passer la publicitéManière, sans doute, de montrer que le nouveau gouvernement est déjà à pied d’œuvre. Mais aussi de couper l’herbe sous le pied de ceux qui auraient voulu tenir de longs discours politiques et personnels. Ce service minimal n’est pas non plus sans arrière-pensées, alors que Sébastien Lecornu entend réduire le train de vie de l’État. Les économies - même très marginales - commencent donc par l’absence symbolique de cérémonies, financées sur les deniers des différents ministères.
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Petite entorse à la règle pour Bruno Retailleau
Ce qui n’a pas empêché Bruno Retailleau de faire une petite entorse à la règle fixée par Matignon. Après plus d’un an passé à l’Intérieur, le patron de la droite a malgré tout convié la presse ce lundi midi à Beauvau pour adresser un dernier mot à ses équipes. «Ce n’est pas une cérémonie protocolaire, je n’allais pas partir comme un voleur. Je veux vous dire un grand merci (...)Je continuerai à servir notre pays, notre nation notre peuple tout aussi librement, mais autrement», a-t-il déclaré devant les fonctionnaires, quelques heures avant de laisser officiellement sa place à Laurent Nuñez. La passation de pouvoirs avec l’ex-préfet de police de Paris s’est, elle, bien tenue loin des caméras.
Plus tôt dans la journée, la voiture de Sébastien Lecornu s’était engouffrée en toute discrétion dans la cour de l’hôtel de Brienne. Le premier ministre, qui avait retrouvé le portefeuille des Armées après le brusque retrait de Bruno Le Maire, a transmis le flambeau à Catherine Vautrin, ex-ministre du Travail et de la Santé. Après des passations discrètes, le chef de gouvernement réunira ce mardi matin son équipe pour le premier conseil des ministres, avant de prononcer son discours de politique générale en début d’après-midi à l’Assemblée nationale.