«C’est l’eau du Sud-Ouest et des vacances» : de la quête de l’or noir à l’or bleu, la source des Abatilles fête ses 100 ans

«C’est l’eau du Sud-Ouest et des vacances» : de la quête de l’or noir à l’or bleu, la source des Abatilles fête ses 100 ans

La Société Thermale des Abatilles a été fondée le 8 avril 1925. Abatilles Sainte-Anne / droits réservés

Découverte par un Breton en quête de pétrole, la source Sainte Anne des Abatilles est exploitée à Arcachon depuis 1925. Malgré un siècle marqué par des difficultés économiques, cette source d’eau minérale naturelle n’a jamais tari.

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Bleues, rouges ou blanches, ses bouteilles s’invitent sur les tables animées du littoral Atlantique. Incontournables au Pays basque, elles figurent à la carte des plus grands restaurants parisiens. La Source Sainte Anne des Abatilles, véritable joyau d’Arcachon, célèbre aujourd’hui son centenaire. Un siècle après sa création, ce sont désormais 50 millions de bouteilles qui s’écoulent chaque année.

L’histoire du quartier des Abatilles aurait pourtant pu être toute autre. En 1923, quand il a commencé à en forer le sous-sol sous la direction de son ingénieur-conseil Louis Le Marié, Gabriel Maydieu espérait y trouver du pétrole. Mais à 472 mètres de profondeur, les qualités extraordinaires de l’eau de la cinquième nappe phréatique ont modifié le projet de ce Breton. Une source, qu’il baptise la source Sainte Anne des Abatilles - en hommage à la fois à la sainte patronne des Bretons et à son épouse -, a jailli. La Société Thermale des Abatilles naît le 8 avril 1925, deux ans plus tard, sur le fondement d’analyses de l’Académie de médecine de Bordeaux qui révèlent que cette eau sans nitrate possède peu de minéraux et un goût neutre.

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Combat pour la survie

Mais le projet d’établissement hôtelier bat de l’aile dès 1927 alors que l’eau de la source Sainte Anne des Abatilles se vend jusque dans les pharmacies. Une dynamique rapidement bouleversée par la Seconde Guerre mondiale. Il faudra attendre 1954 pour que la Sécurité sociale reconnaisse et rembourse la cure thermale des Abatilles. Un sursis de courte durée. L’établissement ferme en 1961, faute de profits, et l’exploitation du forage est vendue aux groupes Vittel et Nestlé jusqu’à ce qu’ils s’en séparent en 2008.

Rachetée par deux particuliers, la source Sainte-Anne des Abatilles vit de nouvelles difficultés financières jusqu’à être cédée à deux négociants en vin, en 2013. «J’ai visité la source Saint Anne par hasard, j’ai eu un coup de cœur, j’ai appelé Jean Merlaut et, trois mois après,nous étions là. Quand vous êtes de la région, Abatilles est quand même une marque qui a connu ses heures de gloire. On ne pouvait pas la laisser mourir», nous explique Hervé Maudet.

Douze ans après l’entrée en scène du duo, leur recette rencontre le succès : les ventes de bouteilles d’Abatilles, comme le nombre de salariés, ont presque triplé et la société réalise 18 millions de chiffres d’affaires chaque année. Et ce, alors qu’elle est loin d’être au maximum de ses capacités d’exploitation : seuls 23% des volumes autorisés par la concession de forage (renouvelée pour 25 ans en juin) sont puisés. «Abatilles fait partie de notre patrimoine. C’est l’eau du Bassin, c’est l’eau du Sud-Ouest, c’est l’eau des vacances. On est fier de l’avoir remise sur les tables et d’avoir recréé un attachement fort à cette eau», conclut Hervé Maudet.

La source Sainte Anne a été découverte et baptisée ainsi par Gabriel Maydieu, un Breton qui recherchait du pétrole à Abatilles, un quartier d’Arcachon. Abatilles Sainte-Anne / droits réservés