Cyclone Garance à La Réunion : "On n'a jamais vu ça, c'est vraiment le chaos pour nos agriculteurs", alerte la FDSEA

"On n'a jamais vu ça, c'est vraiment le chaos, ça bousille le moral de nos agriculteurs", alerte jeudi 6 mars au micro de France Inter Stéphane Sarnon, président de la FDSEA, syndicat agricole majoritaire à La Réunion, après le passage du cyclone Garance sur l'île de la Réunion en fin de semaine dernière. Le bilan du cyclone est de cinq morts et les dégâts pour l'agriculture vivrière sont considérables.

La Caisse centrale de réassurance (CCR) a estimé mercredi entre 160 et 200 millions d'euros le coût pour le régime "Cat Nat" (catastrophes naturelles). "On a besoin de la trésorerie dès maintenant pour pouvoir relancer au plus vite de la production", prévient le président de la FDSEA. "Face à l'ampleur des dégâts, il faut verser des acomptes d'indemnisation aux agriculteurs au plus vite", renchérit sur franceinfo le président des Chambres d'agriculture de France, Sébastien Windsor.

"Ils vont être deux-trois ans sans revenus"

La chambre d'agriculture de La Réunion estime que 50 à 60% des plants de canne à sucre sont détruits.

"La filière canne à sucre, principale production, est rasée. La vanille, le cacao, le café, les fruits et légumes, pareil, ravagés."

Olivier Fontaine, président de la Chambre d'agriculture de La Réunion

à franceinfo

Un an après le passage du cyclone Belal qui avait déjà lourdement frappé le secteur agricole, occasionnant 33 millions d'euros de dégâts, selon les chiffres de la chambre d'agriculture, la violence de Garance a mis en péril l'avenir de l'agriculture sur l'île. "J'ai vu des planteurs de bananes qui commençaient depuis quelques jours à retrouver de la production après avoir été quasiment un an sans rien vendre. Et boum ! Un deuxième cyclone est donc là, ils vont être deux ans, trois ans sans revenus", déclare Sébastien Windsor, président des chambres d'agriculture de France qui s'est rendu sur place lundi. "Les systèmes d'aide font qu'il faut avoir terminé la campagne de récolte pour mesurer les niveaux de pertes de rendement, ça prend quasiment un an", déplore-t-il.