Un rappel en sélection qui fait logiquement parler. Le Sud-Africain Asenathi Ntlabakanye a été rappelé, dimanche 2 novembre, pour remplacer Ox Nche, blessé, dans le groupe des Springboks pour le reste de la tournée en Europe. Non sélectionné, jeudi 6 novembre, pour affronter le XV de France samedi au Stade de France, il pourrait en revanche jouer face à l'Italie (15 novembre), l'Irlande (22 novembre) ou le pays de Galles (29 novembre). Problème : un test antidopage réalisé en juillet a révélé un contrôle positif. Comment peut-il alors jouer ?
Alors qu'il était en tournée avec les Springboks en juillet, le pilier de 26 ans a subi un contrôle inopiné mené par l'Institut sud-africain pour un sport sans dopage (Saids). Le 24 août, l'agence a indiqué que le test avait révélé un contrôle positif pour "présence et utilisation d'une substance spécifiée", qui figure sur la liste des produits interdits de l'Agence Mondiale Antidopage (AMA). Selon l'agence, ces substances "spécifiées" "ne devraient en aucune manière être considérées comme moins importantes ou moins dangereuses que d'autres substances ou méthodes dopantes. Au contraire, ce sont simplement des substances et des méthodes qui ont plus de probabilité d'avoir été consommées ou utilisées par un sportif dans un but autre que l'amélioration des performances sportives."
Cette substance, "qui n'améliore pas les performances" selon le communiqué d'alors de la Fédération sud-africaine, lui avait été prescrite par "un médecin spécialiste début 2025 pour des raisons médicales", et "à aucun moment" le joueur "n'a cherché à obtenir un avantage indu", avait assuré la Fédération.
Mais ses déboires ne s'arrêtent pas là. Le 9 septembre, l'Institut sud-africain pour un sport sans dopage avait annoncé poursuivre le joueur pour "utilisation d'une substance non spécifiée (DHEA)", découverte à l'occasion du même contrôle. La substance n'était plus présente dans le corps du pilier sud-africain au moment du contrôle mais avait été déclarée par le joueur lui-même sur le formulaire médical. La déhydroépiandrostérone (DHEA), une substance pouvant entraîner une augmentation du taux d'androgènes dans l'organisme, comme la testostérone, est placée sur la liste des produits interdits comme stéroïde anabolisant androgène par l'AMA.
Dans l'attente d'une décision, il peut jouer
L'Agence sud-africaine antidopage, autorité chargée du contrôle et de la gestion des résultats, n'a selon ses règles pas suspendu provisoirement le joueur car il n'a pas été contrôlé positif à une substance non-spécifiée (en l'occurrence la DHEA). Asenathi Ntlabakanye n'a, par la suite, pas choisi de se soumettre volontairement à une suspension, ce qui signifie qu'il peut continuer à jouer jusqu'à ce qu'une décision soit rendue. Le pilier peut donc jouer avec son équipe des Lions de Johannesburg mais également avec les Springboks au moins jusqu'à cette date.
"Si l'athlète est reconnu coupable d'une ou plusieurs infractions de dopage, toute sanction imposée commencera à la date de la décision rendue, puisque l'athlète n'a pas purgé de suspension provisoire. Dans les cas où les athlètes purgent une suspension provisoire, le tribunal déduit souvent cette période de la sanction finale", précise l'agence sud-africaine à franceinfo: sport.
"Je ne vais pas commenter une affaire qui est en cours pour le moment", a évacué de son côté l'adjoint irlandais des Springboks, Felix Jones, aux journalistes. "Ses compétences sont impressionnantes. C'est un joueur très dynamique, qui peut se déplacer facilement pour quelqu'un qui sait se débrouiller en mêlée", a-t-il ajouté.