Guerre en Ukraine : deux morts dans des frappes russes au nord-est du pays
Au lendemain d’une journée de tensions extrêmes marquée par le tir par la Russie d’un nouveau missile balistique, des frappes russes en Ukraine ont fait au moins deux morts à Soumy ce vendredi 22 novembre.
Jeudi soir, le président russe Vladimir Poutine a confirmé qu’en réponse aux frappes de missiles occidentaux sur son territoire, la Russie avait tiré sur l’Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique baptisé «Orechnik», qui était dans sa «configuration dénucléarisée». Avec l’autorisation des frappes de missiles américains sur le territoire russe, «le conflit provoqué par l’Occident en Ukraine a pris les éléments d’un (conflit) à caractère mondial», a averti le président russe dans une adresse à la nation. Le Figaro fait le point sur la situation.
Deux morts dans des frappes russes dans le nord-est de l’Ukraine
Des frappes russes ont fait au moins deux morts à Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, ont indiqué les autorités locales ce vendredi. Cette ville proche de la frontière russe a été touchée par «plusieurs explosions massives», a indiqué le maire Artem Kobzar sur Telegram, précisant qu’une alerte aérienne restait en vigueur à 6 heures locales (4 heures GMT) et demandant aux habitants de rester à l’écart des fenêtres.
Selon l’administration militaire régionale, un quartier résidentiel a été frappé par un drone russe. L’attaque a fait deux morts et dix blessés, selon un bilan préliminaire de la même source.
Soumy est la ville principale d’une région du même nom, frontalière de plusieurs régions russes dont celle de Koursk, où l’Ukraine a pris le contrôle de dizaines de localités lors d’une offensive d’ampleur en août.
La Russie «a besoin» de migrants face à une situation démographique «tendue»
La Russie «a besoin» de migrants pour se développer face à une situation démographique «tendue», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dans une interview à l’agence RIA Novosti publiée vendredi. «Les migrants, c’est un besoin», a affirmé M. Peskov. «Le problème est que nous avons une situation démographique très tendue. Nous vivons dans le plus grand pays du monde, mais nous sommes peu nombreux», a-t-il expliqué.
La Russie a déjà adopté le 12 novembre une loi interdisant la promotion d’un mode de vie sans enfants, en cherchant à remédier à la profonde crise héritée de l’époque soviétique et largement amplifiée par le conflit en Ukraine. «Pour que nous puissions nous développer de manière dynamique, réaliser tous les projets de développement, nous avons besoin d’une main d’oeuvre», a souligné M. Peskov, en affirmant que les autorités russes ne peuvent que «saluer» l’arrivée de migrants dans le pays.
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En juillet, le Kremlin a reconnu une situation démographique «catastrophique pour l’avenir de la nation». En 2023, le taux de fécondité en Russie était de 1,41 enfant par femme en âge de procréer, loin du taux de renouvellement de la population, selon des estimations de l’agence russe des statistiques (Rosstat), citées par le quotidien économique RBC. La Russie ne communique pas sur ses pertes militaires sur le front ukrainien, mais le conflit ne fait qu’accentuer cette tendance.
Le Kazakhstan, allié de Moscou, renforce ses mesures de sécurité en raison de l’«escalade en Ukraine»
Le président du Kazakhstan, pays d’Asie centrale allié de la Russie, a ordonné vendredi de «prendre des mesures urgentes» pour protéger les infrastructures civiles et militaires de son pays en raison de l’«escalade en Ukraine».
«Kassym-Jomart Tokaïev a chargé le premier ministre, l’administration présidentielle, les chefs de toutes les forces de sécurité (armée, services spéciaux, police, parquet) et dirigeants locaux de prendre des mesures urgentes pour protéger les principaux objets civils et militaires en lien avec l’escalade de la situation autour de l’Ukraine», a rapporté sur Facebook le porte-parole du président, Berik Uali. Ce dernier rappelle que le Kazakhstan avait régulièrement appelé Moscou et Kiev à négocier pour mettre fin à la guerre «entre deux peuples slaves».
Cette décision du président Tokaïev est prise après que les forces russes ont tiré sur l’Ukraine un missile de dernière génération conçu pour porter une ogive nucléaire, escalade sans précédent dans la guerre russo-ukrainienne.
Vladimir Poutine est attendu mercredi au Kazakhstan, ex-république soviétique partageant avec la Russie environ 7500 kilomètres de frontière et faisant partie de blocs militaires et politiques avec Moscou. Astana maintient une position d’équilibriste sur la guerre en Ukraine en soutenant l’intégrité territoriale ukrainienne et multipliant ses liens avec l’Occident, sans pour autant condamner ouvertement l’invasion russe.
Le conflit en Ukraine a pris un «caractère mondial», affirme Poutine
Le dirigeant russe Vladimir Poutine a affirmé jeudi que le conflit en Ukraine avait pris un «caractère mondial» et que ce tir de missile balistique hypersonique «Orechnik» était une réponse aux frappes de missiles occidentaux sur son territoire. Ces derniers jours, l’Ukraine avait frappé le territoire russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow.