Ligue 1 : avec la tête (sans doute) déjà à Arsenal, le PSG se frotte à Nice pour réenclencher la mécanique

La Ligue des champions, «une obsession». Le mot est lâché. Plus la peine de se cacher. Déjà sacré champion de France depuis plusieurs semaines et qualifié pour la finale de Coupe de France, le 24 mai, contre Reims, le PSG rêve en grand de la Coupe aux grandes oreilles. Rendez-vous est pris avec Arsenal mardi prochain, à Londres, pour la demi-finale aller de Ligue des champions. Match retour le 7 mai.

«Obsession», c’est le terme employé par Luis Enrique jeudi, en conférence de presse. Pourquoi faire semblant ? «On est dans une fin de saison étrange parce qu’on est déjà champions, cette motivation a disparu, mais il y a d’autres choses importantes, notamment cette obsession pour la Ligue des champions. C’est un moment important», a souligné le coach espagnol, «sûr qu’on verra une grande version du PSG contre Arsenal, sur les deux matchs, et (ce vendredi), c’est une bonne étape pour le démontrer face à une grande équipe de la L1». En l’occurrence, c’est Nice, cinquième au classement et en course pour un strapontin européen, voire en C1, qui est attendu à Paris en match d’ouverture de la 31e journée.

La chasse aux records

Un sacré casse-tête pour «Lucho» et son staff, entre peur de la blessure, quête de confiance, de rythme, de dynamique positive, et… la chasse aux records. «C’est un scénario particulier, c’est la première fois que ça nous arrive dans le staff d’être champion avec autant de matchs d’avance. Encore heureux, il y a des records à battre, ça motive», glisse-t-il. En l’occurrence, le PSG a battu, à Nantes (1-1), le record d’invincibilité à l’extérieur dans les cinq grands championnats européens. Record qui appartenait à Milan et datait du début des années 90. 39 matchs sans défaite loin du Parc des Princes en L1, série en cours.

Les Parisiens chassent désormais celui du FC Nantes, qui avait tenu jusqu’à la 32e journée pour connaître leur première et seule défaite lors de la campagne 1994-95 en Ligue 1. Et ensuite, le club de la capitale pourrait tenter de devenir le premier à terminer une saison sans le moindre revers en championnat de France, comme Pérouse, la Juventus, l’AC Milan, Arsenal et Leverkusen l’ont fait dans le Top 5 européen.

Avec une couverture, on peut se couvrir les pieds ou la tête, pas les deux.

Luis Enrique

Le genre de performance qui donnerait un sel particulier à la saison et qui permettrait à Marquinhos et compagnie d’entrer dans les livres d’histoire. Et aussi de garder la tête au terrain avant d’affronter Nice ce vendredi, puis Strasbourg, Montpellier et enfin Auxerre. Même si Luis Enrique fera certainement tourner sur certaines rencontres. On pense notamment à Strasbourg, entre les deux matchs face à Arsenal. «Avec une couverture, on peut se couvrir les pieds ou la tête, pas les deux. Chaque entraîneur a sa ligne», s’amuse l’ancien sélectionneur espagnol, qui n’a toutefois pas l’intention de se renier en termes de philosophie de jeu. «Comme toujours, je vais couvrir la partie où j’aurai le plus froid», plaisante-t-il, rappelant sa volonté de «gagner des trophées en attaquant, c’est ce que je ferai jusqu’à la fin de ma carrière d’entraîneur».

Les records, c’est bien. Les titres, c’est mieux. Ce match face aux Aiglons, c’est aussi l’occasion de retrouver la bonne voie. Non pas que les Rouge et Bleu soient en crise, loin s’en faut. D’ailleurs, Arsenal aussi a la tête à la C1, à l’image de son nul face à Crystal Palace (2-2), mercredi. Mais on peine à retrouver le PSG d’avant la dernière trêve internationale. Moins d’intensité, de folie, de rythme. Individuellement, il y a aussi un peu de moins bien, à l’image d’Ousmane Dembélé. C’est grave docteur ?

Nice comme répétition générale ?

Pas pour Luis Enrique. Dans son rôle, l’Asturien de 54 ans botte en touche quand il est question d’une potentielle baisse de niveau : «Content du niveau ? Je suis très content». Circulez, il n’y a rien à voir. Dans tous les cas, ce match face à Nice ne permettra pas de retrouver, d’un coup de baguette magique, le jeu qui a permis de sortir les Reds en huitièmes de finale. Et ce même s’il «y a toujours des situations de jeu qu’on peut utiliser pour la Ligue des champions. Il n’y a pas de meilleur entraînement qu’un match pour démontrer qu’on est une équipe qui peut résoudre les situations en attaque et en défense», note-t-il.

L’heure de vérité, ce sera mardi prochain et le 7 mai, c’est clair. «Si on m’assure qu’en perdant contre Nice on va en finale de Ligue des champions, je signe immédiatement. Mais comme personne ne peut me l’assurer, et que nous sommes une équipe ambitieuse, essayer de battre ce record d’invincibilité et être à 100% contre Nice, c’est important pour notre confiance avant Arsenal», résume Luis Enrique. Il n’y a plus qu’à.