Coupe de France : le Paris FC, concurrent de plus en plus sérieux du PSG, veut son premier titre
Après la montée en Ligue 1 validée par l'équipe masculine vendredi, le Paris FC a l'occasion de vivre un week-end de rêve si son équipe féminine remporte la Coupe de France, samedi 3 mai. Les Parisiennes peuvent nourrir de l'ambition, puisqu'elles affrontent un PSG qui ne parvient plus à les battre en championnat (1-1 et 0-0). Invaincu contre Lyon (0-0 et 2-2) également cette saison en Première Ligue, le PFC se rapproche du niveau des deux meilleurs clubs du football féminin français.
"On concurrence l'OL, et pas le Paris FC." Cette petite phrase lâchée par l'entraîneur du PSG, Fabrice Abriel, après le match nul 0-0 entre les deux équipes en championnat en mars, pourrait se retourner contre lui. Avec cette finale de Coupe de France et la demi-finale de playoffs à venir le 11 mai, le PSG va affronter deux fois le PFC dans des matchs cruciaux, alors que les pensionnaires du stade Charléty montent en puissance. Leur coach, Sandrine Soubeyrand, a d'ailleurs été élue meilleure entraîneure du championnat, et leur attaquante, Clara Mateo, meilleure joueuse de Première Ligue, en plus d'en être la meilleure buteuse (18 buts).
"Elles jouent d'égal à égal avec le PSG"
La saison dernière déjà, le PSG n'était pas parvenu à battre le PFC lors de la saison régulière, et ne s'était imposé qu'aux tirs au but en demi-finales de Coupe de France et des playoffs. Et à l'inverse de son rival cette saison, le PSG a perdu ses deux matchs contre l'ogre lyonnais. "Le PFC nous met la pression et cela nous oblige à élever notre niveau de jeu", se méfie d'ailleurs Jackie Groenen, milieu néerlandaise du PSG, dans des propos rapportés par l'AFP.
Que le Paris FC accroche désormais les deux clubs qui monopolisent les deux premières places du championnat depuis plusieurs saisons est "de moins en moins un exploit, parce que ça arrive plus fréquemment", assure Daphne Corboz, milieu de terrain du Paris FC. "Je ne sais pas si on les a rejoints, mais cette saison on a pu rivaliser, on se rapproche, on est même très proches, mais maintenant, il faut que l'on passe le cap d'avoir une victoire", poursuit la joueuse.
"Elles jouent d'égal à égal avec le PSG, juge Charlotte Lorgeré, ancienne joueuse de D1 et consultante France TV Sport pour la finale de Coupe de France (diffusée à 15 heures sur France 3 et france.tv). Le PSG est une équipe jeune, en reconstruction, et n'est pas très stable. Fabrice Abriel est passé de Fleury au PSG, il y a un step énorme. Je trouve qu'il y a plus de connexion et de valeurs au PFC."
La Ligue des champions comme moteur de croissance
Pour se hisser au niveau des meilleures, le Paris FC profite depuis deux ans d'une troisième place qualificative pour un club français en Ligue des champions. Si cette année les joueuses de Sandrine Soubeyrand ont échoué à passer les barrages, elles avaient réussi la saison dernière, en sortant Arsenal, finaliste cette saison, et Wolfsburg, finaliste en 2023.
"Avec deux places pour les clubs français, c'était toujours les mêmes qui disputaient la Ligue des champions. Mais depuis qu'il y a cet accès, le PFC a passé un petit cap. La coupe d'Europe donne une attractivité en plus pour attirer de bonnes joueuses, des joueuses étrangères, d'autant que l'attractivité de la ville est sympa aussi", ajoute Charlotte Lorgeré. "La Ligue des champions, c'est incontournable, confirme Marie-Christine Terroni, présidente de la section féminine du Paris FC. Rencontrer de telles équipes, ça donne envie de performer, et on apprend."
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L'apprentissage est d'autant plus capital que le PFC compte dans ses rangs beaucoup de jeunes joueuses, comme Kessya Bussy, Célina Ould Hocine, Lou Bogaert ou Melween N'Dongala, bien encadrées par l'expérience de la capitaine Gaëtane Thiney et de la coach Sandrine Soubeyrand (198 sélections en équipe de France). "La coach est clairement la pièce maîtresse. Tactiquement, elle est incroyable, très très forte. On apprend tous les jours grâce à elle, et c'est quelqu'un avec énormément de valeurs, très exigeante sur le travail, mais ça donne un groupe qui vit bien et un jeu collectif qui progresse", note Daphne Corboz.
Mais pour talonner encore plus le PSG ou Lyon au classement, le PFC – qui compte quatre points de retard sur la deuxième place à une journée de la fin du championnat – doit apprendre aussi à ne plus perdre de points contre des équipes inférieures sur le papier. Cette saison, elles se sont par exemple inclinées à l'extérieur contre Saint-Etienne et Montpellier, et ont été tenues en échec deux fois par Nantes. "On sait que c'est pour cela qu'on finit troisièmes, c'est dur de faire un sans-faute, mais il faudra le faire pour rivaliser encore plus avec le PSG et Lyon", reconnaît Daphne Corboz.
"Cette saison, j’ai vraiment ressenti qu’on affrontait les meilleures versions de toutes les équipes. Quand on a perdu contre Montpellier, elles ont célébré d’une manière qui montrait l’importance pour elles de nous battre."
Daphne Corbozà franceinfo:sport
Reste à voir si les nouveaux propriétaires du club, Antoine Arnault en tête, continueront d'investir dans la section féminine pour garder des ambitions élevées, dans un climat économique difficile pour le football français. "Monsieur Arnault était là aux trophées de la Première Ligue, il sera là pour la finale de la Coupe de France, ça montre que c'est important pour lui", assure Marie-Christine Terroni. "Les nouveaux propriétaires sont déjà venus nous voir pour nous assurer qu'ils avaient investi dans le club aussi pour les femmes, donc ça montre un projet ambitieux qui ne peut que nous plaire", abonde Daphne Corboz, qui espère que son équipe vivra de belles émotions en cette fin de saison, avec un premier trophée sous le nom du Paris FC depuis l'absorption du club de Juvisy en 2017.